Page:Bouillet - Atlas universel, 1865.djvu/852

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
838 GÉOGRAPHIE, — EXPLICATION DES CARTES.


des légions qui ont stationné sur le Rhin, et, dans la carte elle-même, les juridictions des comtes et des ducs, conformément à la Notitia Dignitatum, et en prenant pour guide la récente édition de l’Atlas ancien de Spruner et Menke.

Les itinéraires de la Gaule.

itinéraire maritime.

A Lero et Lerino-Forum Juli. Des îles Lerins à Fréjus (portus). 24

A Foro Juli Sinum Sambracitanum. De Fréjus à la plage de S. Tropez. 25 20

A Sinu Sambracitano Heracleam Caccabaria. De la plage de S. Tropez à la tour de Camarat. Porbaria (portus). 16

Ab Heraclea-Caccabaria Alconem. De la tour de Camarat à la pointe de la Chappe. 12

Ab Alconis Pomponianas. De la pointe de la Chappe au château de Giens (portus). 30

A Pomponianis Telonem Martium. Du château de Giens à Toulon (portus). 15

A Telone Martio Taurvenlum. De Toulon à Tarente (portus). 12 28

A Taurvento Carsicas. De Tarente à la Ciotat (portus). 12 6

A Carsicas Citharistam. De la Ciotat à Cassis (portus). 18 8

A Citharista Portu Æmines. De Cassis au port Sormiou (positio). 6

A Portu Mmines Immadras. Du port Sormiou à l’île de Jaros (positio). 12 7

Ab Immadris Massiliam Græcorum. De l’île de Jaros à Marseille (portus). 12

A Massilia Græcorum Incarum. De Marseille à Incarus, sur la côte, à l’E. du port Megean (positio). 12

Ab Incaro Dilim. D’Incamus au port Sausset (positio). 8


Dili Fossas Marianas. Du port Sausset à Fos-lès-Martigues (portus). 20 15

A Fossis ad Gradum Massilitanorum. De Fos--lès-Martigues au Gras-de-Fos (Fluvius Rhodanus). 16

A Gradu per Fluvium Rhodanum Arelatum. Du Gras-de-Fos, par le Rhône, à Arles. 30


2° les voies romaines de la Gaule.


Strabon nous apprend qu’Agrippa avait fait de Lyon le centre des voies de la Gaule. De ce point central partaient quatre grandes voies qui, avec leurs embranchements, atteignaient tous les points importants du pays.

L’une allait de Lyon aux côtes de la Manche (réseau nord-ouest).

Une autre, de Lyon à l’Océan dans la direction de Saintes (réseau central).

Une troisième, de Lyon au Pyrénées (réseau du midi).

Une quatrième, enfin, de Lyon aux embouchures du Rhin (réseau de l’est).

Nous savons aussi par le même géographe que l’on pouvait entrer d’Italie en Gaule par trois points : 1° Nice ; 2° Suze et Briançon ; 3° les Alpes Penines et le Valais.

Nous ne pouvons donner ici le tableau des itinéraires de la Gaule. Ces documents précieux, bien étudiés, renferment la clef de presque toutes les identificalions des lieux anciens avec les noms modernes. C’est le guide le plus sûr de l’archéologue et du géographe. La difficulté est de faire concorder entre eux ces documents ou expliquer les divergences qui les séparent. M. Walckenaer l’avait tenté après d’Anville. La commission de la carte des Gaules l’a essayé récemment avec plus de succès, en laissant toutefois beaucoup à faire encore après elle.


_____________________________


CARTE N° 19.

ESPAGNE ANCIENNE ET MAURÉTANIE[1]. — HISPANIA ET MAURETANIA.

I. HISPANIA.

Géopraphie physique : mers. — M. Cantabricum ou. Aquitanicus Sinus (golfe de Gascogne), Oceanus, qui communique avec la M. Internum par le Fretum Gaditanum (détroit de Gibraltar) ; la mer Internum ou Mediterraneum porte le nom de M. Ibericum sur la côte S. O. de l’Espagne et de M. Balearicum, entre les îles Baléares et la Péninsule. Le Sinus Gallicus répond au golfe de Lion.

Montagnes. — Les Pyrenæi Montes répondent aux Pyrénées modernes, et à leurs prolongements et ramifications. Les chaînes qui déterminent les grands bassins de l’Espagne n’ont pas toutes des noms anciens parvenus jusqu’à nous. La plus célèbre, la Sierra Morena, était connue sous le nom de Castulonensis Saltus, de l’établissement Carthaginois de Castulon au pays des mines, si célèbre par l’exploitation de l’argent et du plomb argentifère (entre Almaden et Carthagène).

Promontoires. — Trilencium (C. Ortogal) ; Ne-



rium Celticum (S.-Adrian) ; Magnum (Délia Roca) ; Barbarium (Espichel) ; Sacrum (S.-Vincent). Les deux Columnœ Herculis correspondant à la Punta de Europa, près de Gibraltar, et à la Punta de Africa, près de Ceuta ; Pr. Charidemi (C. de Gâta) ; Pr. Saturni (C. Palos) ; Pr. Tenebrium (C. S.-Martin.)

Iles. — Les Baleares, dont les trois grandes sont : Major, Minor et Pityusa, ou Ebvsus (Iviça).

Fleuves. — Les cinq grands fleuves de l’Espagne ancienne sont mentionnés, dans le vers suivant où s’observe même leur ordre géographique :

Sunt Durius, Minius, Tagus, Anas. Bætis, Iberus,
Duero, Minho, Tage, Guadiana, Guadalquivir, Ebre

Le Durius reçoit, à droite, l’Astura (Esla) et le Pisoraca (Pisuerga) ; le Tagus reçoit à droite, le Tagonius (Xarama ou Hemares) ; le Bætis reçoit, à gauche, le Singulis (Xenil) et le Salsum (Guadajoz) ; l’Iberus reçoit, à gauche, le Gallicus (Gallego) et le Sicoris (Sègre). Les autres fleuves étaient : dans la Mare Cantabricum : l’Aturia (Besaya) ; le Deva (Deba) ; le Nerva (Sella) ; le Nero (Nora) ; la Navia (Navia) ; l’Ivia (Masma). — Dans l’Océan :

  1. 1. Documents : Atlas de Kieppert ; nouvelle édition de l’Atlas de Spruner et Menke ; auteurs anciens (dépouillement géograph.) ; les Itinéraires anciens ; les monuments épigraphiques ; les travaux récents de M. Ém. Hübner sur l’Espagne, etc.