5° ïllyrie et istrie. — Ces provinces furent
soumises, la seconde en 221 (Eutrope etOrose), et la
première en 167 (Tiie-Live, xlv, 26 et 27), époque
où Scodra fut prise et les peuples déclarés « li-
bres. » 11 n'y eut pas d'administration régulière. En
156 eut lieu la soumission des Dalmates. Plus tard,
en 118-117, eut lieu la campagne de Metellus et la
soumission définitive de tout Ylllyricum.
Villes : Scodra, Lissus, Issa, Pharos.
Les ressources militaires diminuent à mesure
qu'on s'éloigne de l'occident. Gentius met 15 000 h.
sur pied (Tite-Live, xliv, 30). 11 n'avait pas de ma-
rine militaire. Les Dalmates empruntèrent des vais-
seaux aux Acarnaniens pour soutenir la guerre (Po-
lybe, II, 12); mais ils avaient de petits navires, lembi,
propres à la piraterie et au transport. Les Dalmates
étaient d'excellents marins. Plus tard, ils surent
faire la guerre navale et contribuèrent à la victoire
d'Auguste à Actium.
©° Macédoine et pays circonvoisins. — Ces
pays firent cause commune avec, Philippe III et
Persée. La Thrace jusqu'à THèbre, FÉpire, divisée en
14 régions, la Macédoine propre, divisée en 4 dé-
partements (Tite-Live), la Thessalie, en 10 régions.
La Macédoine venait d'être réduite en province ro-
maine, en 148.
Population militaire. — On est étonné du faible
résultat qu'obtiennent les efforts de ces deux rois: en
172, Persée réunit 30000 fantassins et 15000 che-
vaux; en 171, 40000 soldats, dont 20000 forment
la phalange. C'est le maximum.
Persée avait négligé la marine. Philippe III s'é-
tait trompé en l'encourageant trop. — Ports : Thes-
salonique, Cassandrea (ancienne Potidée). Chan-
tiers : 100 vaisseaux longs y avaient été construits
en 207 (Tite-Live, xxvin, 8). On appelait compedes
Grseciœ : Demetrias, Chalcis, Corinthe (Tite-Live,
xxxn, 37). A Chalcis étaient les horrea regia et
Varmamentorium (T.-L. , xxxi, 22).
La culture avait été négligée; de là, pauvreté de
la Macédoine. Il y avait une flotte pour protéger les
arrivages de blés sous Persée. La Pallène, cepen-
dant, était très-fertile.
L'Epire avait été autrefois fertile, puisque les Ro-
mains y avaient acheté du blé en 1 70 (Tite-Live ,
xliv, 16). Elle fut dévastée par P. Emile en 168.
La voie Egnatia, qui mettait en communication
Âpollonia et Dyrrachium avec la Macédoine et la
Thrace, avait dû servir au commerce.
, Villes. — Pydna en Macédoine, Phœnice en
Epire, Larissa, Gomphi, Pharsalus en Thessalie,
Lysimachia en Thrace.
Mines. — Sous Persée, les mines du mont Pan-
gée suffisaient à l'entretien de 10000 mercenaires
(Tite-Live, xlii, 12). L'exploitation en fut réservée
aux Romains après 168 (Id., xlv, 29).
Philippe III fut imposé à 200 talents en 197 (Tite-
Live, xxxm, 13), à 1000 talents en 196 {Id., xxxm,
30). Le trésor de Persée donna 6000 talents en 168
(Polybe, xviii, 18). En 28 ans, les Romains enle-
vèrent à la Macédoine 7200 talents, ou 40 680 000
du poids de notre monnaie. Les mines de Thasos
étaient abandonnées depuis longtemps.
Cirèce. — Elle fut réduite en province en 146.
Depuis 50 ans on assiste à l'agonie de la ligue
Achéenne, un peu trop prise au sérieux par Polybe.
Cette ligue avait un noyau de 12 villes : Dyme,
Olenus, Pharse, Leontium, Patrœ, JEgium, Ceri-
nia, Tritœa, Hélice, Bura, JZyira, Pellene. Il faut
voir, dans Tite-Live et dans Polybe lui-même, la
pauvreté incroyable des ressources militaires de la
Grèce. Les Romains avaient joué à la guerre en
Grèce.
Villes. — Thermum, marché de l'Étolie (Polybe,
v, 8); Athènes, Ambracie, qui résista en 189 à Ful-
cius, et fut prise par lui. Ce fut un exploit (Tite-
Live, xxxviii, 4). Oreus, Chalcis et Erétrie; Pale,
port et place en Céplialénie; Delos, érigée par les
Romains en port franc , ce qui ruina Rhodes , sa ri-
vale commerciale. Cette rivalité fut suscitée par
les faux calculs de Rome, qui appliqua aux faits de
commerce et de production les mêmes principes
qu'aux faits de politique et de guerre. Ils donnè-
rent Delos aux Athéniens. Ils firent en cela deux
choses : affaiblir Rhodes, humilier Corinthe (Polybe,
xxxi, 7, 30, ,18).
La ligue Etolienne mit sur pied 2000 hommes
(Tite-Live, xxxiv, 3) ; les forces de la ligue Achéenne
montent à 5000 hommes (Id., xxxm, 14).
Marine. — La ruine de Gythium, port de Sparte
qui ne subsistait que par la piraterie, amena la
ruine de la marine grecque (Tite-Live, xxxiv, 35).
Ce fut le résultat de la jalousie des petits États de
la ligue contre Sparte.
Culture. — L'Elide surtout était très-fertile; les
travaux agricoles y étaient prospères (Polybe, iv,
73), ainsi qu'à Céplialénie (Polybe, v, 3) ; Helos (xix),
Corinthe, Sicyone (Tite-Live, xxvn, 31) exportaient
des céréales.
9° Crète. — La population de cette île était com-
posée de Phéniciens, de Pelages et de Grecs; elle
était encore libre en 146, et ne fut province qu'en 74.
Villes. — Çnossus, Gortyna , Cydonia. Sa poli-
tique consistait à avoir pour alliés tous ceux qui
les payaient bien.
Ressources militaires. — Les archers Cretois, si
renommés, combattaient souvent dans les armées
rivales, car il y en avait partout.
Les ressources agricoles étaient considérables.
La marine était entretenue par la piraterie (Po-
lybe, xiii, 7).
8° Rhodes. — Son origine était mixte. A la lon-
gue domination des Phéniciens (ville de Camicus),
avait succédé celle des Grecs. Elle perdit l'amitié de
Rome par sa conduite ambiguë dans la guerre de
Persée (Polybe, xxx, 17) ; elle fut ruinée par les
franchises de Délos; Rome lui rendit alors son
amitié.
En lui donnant la Lycie, Rome avait suivi sa po-
litique ordinaire, car la Lycie était la rivale mari-
time de Rhodes depuis longtemps.
Le commerce de Rhodes était jadis très-considé-
rable, comme par tradition phénicienne. L'armée
était mercenaire (Tite-Live, xxxm, 18). Les Rho-
diens étaient encore les premiers marins du monde
à la fin du troisième siècle (Polybe, xvi, 13) ; ils
avaient des colonies lointaines comme Rhoda, en
Espagne. Les Cyclades étaient enchaînées à leur
commerce.
Les avantages faits par le sénat à Pergame et la
prospérité à'Eka, port de cette ville, contribuèrent
encore à l'affaiblissement ,de Rhodes. Pergame était
une rivale. C'est le seul État qui n'ait rien envoyé
aux Rhodiens lorsque le colosse s'écroula. Les Rho-
diens faisaient un très-grand commerce avec Sinope,
ville du Pont; aussi, quel soin Rhodes met à ména-
ger Byzance, pour avoir le passage du Bosphore
(Polybe, iv, 56, — xxvn, 7)1 Nous savons parla
quel était son commerce , puisque l'exportation du
t'ont consistait, comme aujourd'hui, en esclaves,
en bétail, viandes salées, poissons, dits pélamides,
blés de Crimée (Strabon) .
O Byzance, Bosphore, Colclilde. — Byzance
avait été fondée en 658. Périnthe, Sestos, Lysimachie
en dépendaient. Les renseignements exacts sur ce
pays ne datent guère que du temps de Strabon. Les
Scythes avaient été les alliés de Mithridate. Il tira
grand parti des belliqueuses nations du Caucase :
Colchidiens, Bastarnes, Sarmates.
Le royaume du Bosphore était gouverné par des
descendants des Spartocides; Panticapée était leur