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828 GÉOGRAPHIE. — EXPLICATION DES CARTES.


5° ïllyrie et istrie. — Ces provinces furent soumises, la seconde en 221 (Eutrope etOrose), et la première en 167 (Tiie-Live, xlv, 26 et 27), époque où Scodra fut prise et les peuples déclarés « li- bres. » 11 n'y eut pas d'administration régulière. En 156 eut lieu la soumission des Dalmates. Plus tard, en 118-117, eut lieu la campagne de Metellus et la soumission définitive de tout Ylllyricum. Villes : Scodra, Lissus, Issa, Pharos. Les ressources militaires diminuent à mesure qu'on s'éloigne de l'occident. Gentius met 15 000 h. sur pied (Tite-Live, xliv, 30). 11 n'avait pas de ma- rine militaire. Les Dalmates empruntèrent des vais- seaux aux Acarnaniens pour soutenir la guerre (Po- lybe, II, 12); mais ils avaient de petits navires, lembi, propres à la piraterie et au transport. Les Dalmates étaient d'excellents marins. Plus tard, ils surent faire la guerre navale et contribuèrent à la victoire d'Auguste à Actium. ©° Macédoine et pays circonvoisins. — Ces pays firent cause commune avec, Philippe III et Persée. La Thrace jusqu'à THèbre, FÉpire, divisée en 14 régions, la Macédoine propre, divisée en 4 dé- partements (Tite-Live), la Thessalie, en 10 régions. La Macédoine venait d'être réduite en province ro- maine, en 148. Population militaire. — On est étonné du faible résultat qu'obtiennent les efforts de ces deux rois: en 172, Persée réunit 30000 fantassins et 15000 che- vaux; en 171, 40000 soldats, dont 20000 forment la phalange. C'est le maximum. Persée avait négligé la marine. Philippe III s'é- tait trompé en l'encourageant trop. — Ports : Thes- salonique, Cassandrea (ancienne Potidée). Chan- tiers : 100 vaisseaux longs y avaient été construits en 207 (Tite-Live, xxvin, 8). On appelait compedes Grseciœ : Demetrias, Chalcis, Corinthe (Tite-Live, xxxn, 37). A Chalcis étaient les horrea regia et Varmamentorium (T.-L. , xxxi, 22). La culture avait été négligée; de là, pauvreté de la Macédoine. Il y avait une flotte pour protéger les arrivages de blés sous Persée. La Pallène, cepen- dant, était très-fertile. L'Epire avait été autrefois fertile, puisque les Ro- mains y avaient acheté du blé en 1 70 (Tite-Live , xliv, 16). Elle fut dévastée par P. Emile en 168. La voie Egnatia, qui mettait en communication Âpollonia et Dyrrachium avec la Macédoine et la Thrace, avait dû servir au commerce. , Villes. — Pydna en Macédoine, Phœnice en Epire, Larissa, Gomphi, Pharsalus en Thessalie, Lysimachia en Thrace. Mines. — Sous Persée, les mines du mont Pan- gée suffisaient à l'entretien de 10000 mercenaires (Tite-Live, xlii, 12). L'exploitation en fut réservée aux Romains après 168 (Id., xlv, 29). Philippe III fut imposé à 200 talents en 197 (Tite- Live, xxxm, 13), à 1000 talents en 196 {Id., xxxm, 30). Le trésor de Persée donna 6000 talents en 168 (Polybe, xviii, 18). En 28 ans, les Romains enle- vèrent à la Macédoine 7200 talents, ou 40 680 000 du poids de notre monnaie. Les mines de Thasos étaient abandonnées depuis longtemps. Cirèce. — Elle fut réduite en province en 146. Depuis 50 ans on assiste à l'agonie de la ligue Achéenne, un peu trop prise au sérieux par Polybe. Cette ligue avait un noyau de 12 villes : Dyme, Olenus, Pharse, Leontium, Patrœ, JEgium, Ceri- nia, Tritœa, Hélice, Bura, JZyira, Pellene. Il faut voir, dans Tite-Live et dans Polybe lui-même, la pauvreté incroyable des ressources militaires de la Grèce. Les Romains avaient joué à la guerre en Grèce. Villes. — Thermum, marché de l'Étolie (Polybe, v, 8); Athènes, Ambracie, qui résista en 189 à Ful- cius, et fut prise par lui. Ce fut un exploit (Tite- Live, xxxviii, 4). Oreus, Chalcis et Erétrie; Pale, port et place en Céplialénie; Delos, érigée par les Romains en port franc , ce qui ruina Rhodes , sa ri- vale commerciale. Cette rivalité fut suscitée par les faux calculs de Rome, qui appliqua aux faits de commerce et de production les mêmes principes qu'aux faits de politique et de guerre. Ils donnè- rent Delos aux Athéniens. Ils firent en cela deux choses : affaiblir Rhodes, humilier Corinthe (Polybe, xxxi, 7, 30, ,18). La ligue Etolienne mit sur pied 2000 hommes (Tite-Live, xxxiv, 3) ; les forces de la ligue Achéenne montent à 5000 hommes (Id., xxxm, 14). Marine. — La ruine de Gythium, port de Sparte qui ne subsistait que par la piraterie, amena la ruine de la marine grecque (Tite-Live, xxxiv, 35). Ce fut le résultat de la jalousie des petits États de la ligue contre Sparte. Culture. — L'Elide surtout était très-fertile; les travaux agricoles y étaient prospères (Polybe, iv, 73), ainsi qu'à Céplialénie (Polybe, v, 3) ; Helos (xix), Corinthe, Sicyone (Tite-Live, xxvn, 31) exportaient des céréales. 9° Crète. — La population de cette île était com- posée de Phéniciens, de Pelages et de Grecs; elle était encore libre en 146, et ne fut province qu'en 74. Villes. — Çnossus, Gortyna , Cydonia. Sa poli- tique consistait à avoir pour alliés tous ceux qui les payaient bien. Ressources militaires. — Les archers Cretois, si renommés, combattaient souvent dans les armées rivales, car il y en avait partout. Les ressources agricoles étaient considérables. La marine était entretenue par la piraterie (Po- lybe, xiii, 7). 8° Rhodes. — Son origine était mixte. A la lon- gue domination des Phéniciens (ville de Camicus), avait succédé celle des Grecs. Elle perdit l'amitié de Rome par sa conduite ambiguë dans la guerre de Persée (Polybe, xxx, 17) ; elle fut ruinée par les franchises de Délos; Rome lui rendit alors son amitié. En lui donnant la Lycie, Rome avait suivi sa po- litique ordinaire, car la Lycie était la rivale mari- time de Rhodes depuis longtemps. Le commerce de Rhodes était jadis très-considé- rable, comme par tradition phénicienne. L'armée était mercenaire (Tite-Live, xxxm, 18). Les Rho- diens étaient encore les premiers marins du monde à la fin du troisième siècle (Polybe, xvi, 13) ; ils avaient des colonies lointaines comme Rhoda, en Espagne. Les Cyclades étaient enchaînées à leur commerce. Les avantages faits par le sénat à Pergame et la prospérité à'Eka, port de cette ville, contribuèrent encore à l'affaiblissement ,de Rhodes. Pergame était une rivale. C'est le seul État qui n'ait rien envoyé aux Rhodiens lorsque le colosse s'écroula. Les Rho- diens faisaient un très-grand commerce avec Sinope, ville du Pont; aussi, quel soin Rhodes met à ména- ger Byzance, pour avoir le passage du Bosphore (Polybe, iv, 56, — xxvn, 7)1 Nous savons parla quel était son commerce , puisque l'exportation du t'ont consistait, comme aujourd'hui, en esclaves, en bétail, viandes salées, poissons, dits pélamides, blés de Crimée (Strabon) . O Byzance, Bosphore, Colclilde. — Byzance avait été fondée en 658. Périnthe, Sestos, Lysimachie en dépendaient. Les renseignements exacts sur ce pays ne datent guère que du temps de Strabon. Les Scythes avaient été les alliés de Mithridate. Il tira grand parti des belliqueuses nations du Caucase : Colchidiens, Bastarnes, Sarmates. Le royaume du Bosphore était gouverné par des descendants des Spartocides; Panticapée était leur