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816 GÉOGRAPHIE. — EXPLICATION DES CARTES.


l’idée de peuple, ville, établissements, ont engendré, en Espagne, les noms d'Ilergetes, llercao, Ilîturgis, lliberis ; en Italie, Ma, Iliates, Ilvates. Le nom même des Ligures fixés dans l'Apennin, paraît s'accorder avec le sens du basque ligorra, montagnes). D'après Denys, les Sicanes, qui seraient allés s'établir en Sicile, auraient été une nation sœur des Ligures et auraient occupé les rivages de la mer avant que ces derniers, sans doute pressés par l'arrivée des Gaulois et dépossédés de la rive droite du Pô, soient venus s'y fixer.

D'après ce qui précède, on peut diviser la Ligurie, en la considérant dans l'étendue que lui donne Pline, en deux parties : l°La Ligurie située au nord de l'Apennin ; 2° Ligurie du versant méridionla de cette chaîne. — 1° Ligurie septentrionale : on y trouvait les Vagienni, au pied des Alpes maritimes, leur capit. s'est appelée, à partir d'Auguste, Augusta Vagiennorum ou Bagiennorum ; v. pr. : CarreaPotentia et Cela ; les Statielli, v. Asta (Asti), Pollentia (Pollenza) ; Alba Pompeia ; Aqux Statiellse (Acqui) ; les Ilvates, v. Libarna ; Forum Fulvii ; les Friniates, que nous avons compris dans la Cispadane, peuvent être également attribués à la Ligurie. — 2° La Ligurie méridionale. Si l'on considère le Varus (Var) comme formant la limite de la Gaule, Nicœa Massiliensium (Nice), colonie grecque de Marseille appartenait à l'Italie, ainsi que le Portus-Herculis-Monxci (Monaco). Les Intemelii avaient pour capitale Albium Intemelium ; les i» gauni, Albium Ingaunum (Albenga) ;5at, o(Savona), Genua (Gênes), v. très-import, par sa marine et sa piraterie, qui la rendait si redoutée de Marseille. D'après le géographe Scylax, elle s'est appelée primitivement Antium ; — les Apuani, dans l'Apennin, peuple difficile à soumettre ; les Magelli, sur la côte du golfe Ligustique, Ricina, Segesta, v. probablement Sicane, car ce nom se retrouve le même en Sicile ; Portus-Veneris (dans le golfe de la Spezzia).

4° Venetia. Ce pays était encadré par les Alpes Venetse, Carnicœ, Julise, le Pô et la mer. Le Timavus, formant la limite de l'Italie, VIstria (ou Histria était eu dehors). Dans ces limites, étaient :les Carni ; v. Julium Carnicum et Forum-Julii d'où est venu le nom de Frioul) ; Aquileia, v. très-importante, Concordia, Opitergium, Altinum, Tarvisium (Trévise), Ticentia (Vicence), Patavium (Padoue), qui a été une des villes les plus importantes de l'Italie et à pu mettre, au rapport de Strabon, 120000 hommes sur pied, sans doute en faisant appel aux cités sujettes ou alliées.

contrées voisines de l'italie.

La Cisalpine était entourée, à l'O. et au S.-O., par la Gaule, le pays des Helvètes et la Grande Séquanaise (voy. la géogr. spéciale de ces pays, tableaux et cartes n ' 16, 17 et 18) ; — au N. et au N.-E. par la Rœtia, s'étendant au N. des Alpes Rétiques (canton des Grisons et du Tyrol occidental) et qui, avec la Vindélicie, au N., forma une province romaine dès l'époque d'Auguste ; v. Bellunum, Feltria, Ausugo ; peuples : Breuni ; — le Noricum, au N.-E. de la Vénétie, avec les v. de Tiburnia, de Yirunum et d'Aguntum (Bassin supérieur de la Drave ; — à TE. delà mer Adriatique, YIstrûÊ : v. Tergeste, Pola, Jïgida, Ningum, Flanona, Parentium, Piquentum, Albona. Llllyria est au N.-E. des Alpes Juliœ : Mmorm, Celeja, Nauportus (bassin supérieur de la Save) ; dans la Liburnia : Tarsatica, Senia, Argyruntum, Corinium, Mnona, Asesia, Burnum, Ja~ dera, Blandona et Scardona, avec les îles Curicta, Crepsa, Apsorus ; — la Dalmatia, peuples : Vardasi, Narenses, Plerasi ; villes : Promona, Andetrium, Tragurium, Salona, où se retira Dioclétien en 305, DelminiuM ; îles : Celadussse, Solunta, Brattia, Pharus, Corcyra nigra, Melita, Issa.

peuples des alpes. Les peines des Alpes nous sont connus principalement par l'arc de Cottius et les trophées d'Auguste (voy. lestabl. n ' 16, 17 et 18 et la carte des prov. des Alpes, n° 18).

IL ITALIE PROPREMENT DITE. — L'Italie proprement dite était séparée de la Cisalpine, au temps de la République, par une ligne partant de Luna, gagnant et suivant la crête de l'Apennin jusqu'au Rubico, qui complétait la frontière du côté de l'Adriatique.

L'Italie comprenait YEtruria qui formait la 7e région, YUmbria avec le paysdes Senones (6e région) ; le Picenum (5e région), les pays des Sabini, des Vestini, des Pœligni, des Marsi, des Frentani etleSamnium (5e région) ; le Latium (voy. la carte et le tableau n" 13) ; la Campanie (Ve région) ; VApulia et la Calabria (2e région) ; la Lucania et le Bruttium (3e région).

1° etruria. Ce pays, qui a été pendant six siècles le centre d'une civilisation dont Rome n'a pu effacer les derniers vestiges, avait été colonisé, avant la conquête romaine, par les Grecs qui en avaient modifié, dans le sens de leurs arts religieux, les tendances primitives. Peut-être les Phéniciens ont-ils déposé quelques germes sur les côtes ; mais la masse de la nation est certainement indo-européenne, et sa marche du N. au S. est un fait incontestable. La langue étrusque, objet de graves débats entre les savants, fût-elle d'origine sémitique, ce qui n'est nullement démontré, la race n'en aurait pas subi plus d'altération que les Coptes de l'Egypte et les Kabyles de la Barbarie, lorsqu'ils adoptèrent la langue arabe avec la religion de Mahomet. Ce qui a manqué à cette brillante civilisation, qui ne nous apparaît aujourd'hui qu'à travers l'auréole lumineuse dont l'influence grecque l'a enveloppée, mais qui n'en a pas moins eu un caractère original, ce qui a causé ses désastres et assuré le triomphe de Rome, c'est le défaut d'unité politique. L'Étrurie, en effet, était, comme on sait, divisée en douze lucumonies, ou cités puissantes ayant chacune son autonomie et un lars ou chef semblable à un dictateur perpétuel. Ces 12 villes étaient : Volaterrœ (Volterra), Telulonia, Arretium (Arrezzo), Cortona (Cortone), Perusia (Pérouse), Clusium (Chiusi), Vulsinii (Bolsena), Rusellae, Tarquinii (Tarchina), Falerii, Cœre, Veii ; 3 villes dont il ne reste guère que l'emplacement. Nous trouvons, en outre, en Ëtrurie : Luna (r ' pi)j P ort assez important sous la République, Lusa (Lucques), Pisœ (Pise), Pistoria (Pistoja) où Catilina fut vaincu et tué (62), Florentia (Florence), Fassulse (Fiesole) ; Populonia, sur la côte, et l'île à'Ilva (Elbe), célèbres toutes deux par leur industrie du fer. Sena (Sienne), ancienne ville étrusque devenue colonie romaine sous le nom de Sena-Julia ; Telamon, célèbre par la victoire des consuls Attilius Regulus et Emilius Papus sur les Gaulois, 225 ; Cosa ; Vulci, où l'on a l'ait de si belles découvertes archéologiques dans ces derniers temps ; Saturnia ; Salpinum, Tuscania ; Graviscœ sur la mer ; Centumcellœ (Civita-Vecchia), port créé par Trajan, Blera (Bieda) ; Sutrium (Sutri), bataille célèbre dans la guerre du Samnium, ainsi qu'à Ciminise-saltus qui en était peu éloigné ; Sabate (Trevignano) sur le Sabatinus (Lago di Bracciano) et les Aquœ-Apollinares, près de ce lac, au N. (Bagni di Vicarello) ; Nepete (Nepi) ; Capena ; Fregenas ; Alsium ; Lorium, où était la campagne de Marc-Aurèle.

2" Umbria : Pays occupé par les peuples Gaulois (Senones) au N. et probablement ayant reçu son nom d'un peuple fort anciennement fixé en Italie, mais ayant la même origine qu'eux, les Umbri, qui n'apparaissent dans l'histoire que déjà établis dans la partie orientale de la péninsule et sur les deux versants de l'Apennin central. Ils ont laissé des vestiges, reconnaissables encore, de la route qu'ils ont suivie pour s'y rendre, car on trouve des ruines dans le