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GÉOGRAPHIE ANCIENNE. — No 6. Égypte ancienne. 799

6. N. Cynopolite, ch.-l. Cynopolis, rive gauche (au N. de Minieh).

7. N. Hermopolite, ch.-l. Hermopolis magna, rive gauche (au S. de Minieh) ; Spéos-Artémidos (grottes de Beni-Hassan, si célèbres par les lettres de Champollion) ; Antinoë ou Besa (Ser-Abadeh) ; Psinaula (Tell-Amarna) ; Pescla (Deir-el-Koseïr).

III. Thébaïde ; ou haute Égypte ou Égypte supérieure (14 nomes) :

1. N. Lycopolite, ch.-l. Lycopolis (Syout), rive gauche.

2 N. Hypsélite, ch.-l. Hypselae (au S. de Syout) ; Abotis (Abutig) ; Apollinis civitas minor (Sadfeh), rive gauche.

3. N. Antéopolite, ch.-l. Anteopolis (Qau-el-Kébir), rive droite.

4 N. Aphroditopolite, ch.-l. Aphroditopolis (Etfeh) ; Athribis (Sech-Hammed) ; Ptolémaïs-Hermiu (El-Mensieh), rive gauche.

5 N. Panopolite, ch.-l. Chemmis ou Panopolis (El-Achmim), rive droite.

6 N. Thinite, ch.-l. This, qui a donné son nom à une dynastie (ruines près d’Abydos) ; Abydos (temples et monuments), rive gauche.

7 N. Diospolite, ch.-l. Diospolis parva (Hou), rive gauche.

8. N. Tentyrite, ch.-l. Tentyris (Denderah, temple célèbre de l’époque Ptolémaïque), rive gauche.

9 N. Coptite, ch.-l. Coptos (Qouft), entrepôt célèbre du commerce de la mer Rouge, avec la moyenne et la basse Égypte, au temps des Ptolémées. Deux routes conduisaient, à travers le désert, l’une à Myos-Hormos, l’autre à Bérénice, par des stations mentionnées dans la Table antonine et reproduites dans notre carte ; Cœnopolis (Qéneh) ; Apollinopolis parva (Qous).

10. N. Phatyrite, ch.-l. Thèbes ou Diospolis magna, qui a été longtemps capitale de l’Égypte et de tout l’empire sous les célèbres dynasties XVIIIe, XIXe, XXe, etc. (monuments immenses à Karnak, à Luqsor, sur la rive droite ; à Médinet-Ahou, à Gournah, sur la rive gauche).

11. N. Hermontite, ch.-l. Hermontis (Erment), temple célèbre ; Aphroditopolis (Gebelen).

12. N. Latopolite, ch.-l. Latopolis (Esneh), temple ptolémaïque ; Asphinis (Asfan).

13. Apollinopolite, ch.-l. Apollinopolis magna (Edfou), temple célèbre le mieux conservé de toute l’Égypte ; Hierakonpolis, et Eilethya (ruines).

14. N. Ombite, ch.-l. Ombos (temple) ; Silsilis, ruines et carrières ; Eléphantine, ruines pharaoniques, dans l’île qui est en face de Syène ; Syène (Assouan), île sacrée de Phile, couverte de temples en ruine.

Antiquités. Fouilles ; principaux chantiers. — Depuis 1851, M. Auguste Mariette a accompli en Égypte des travaux d’exploration et des fouilles qui ont produit les résultats les plus importants pour la connaissance de l’histoire de l’Égypte. Nous avons cru devoir indiquer les principaux points explorés par l’illustre archéologue ; ce sont :

1o Dans la basse Égypte : Tanis ou Avaris à San, où il a retrouvé les monuments des Pasteurs ; Sais, Busiris, Bubastus, Thmuis, Athribis, Héliopolis.

2o Dans l’Heptanomide, Memphis et sa nécropole (découverte du Sérapéum, du temple d’Armachis ou du grand sphinx, de tombeaux sans nombre) ; Arsinoé et les environs du lac Méris. Les grottes de Beni-Hassan, Antinoé, Hermopolis magna.

3o Dans la haute Égypte. Lycopolis, This, Abydos (où il a dégagé le fameux temple de Séti et trouvé de nombreux monuments des Xe, XIe, XIIe et XIIIe dynasties). Thèbes, où il a dégagé le sanctuaire de Karnak, les temples de Médinet-Abou,


celui de Deir-el-Bahari et des sépultures sans nombre, à Gournah, à l’Assassif ; Edfou, où il a complètement dégagé le grand temple d’Apollinopolis magna ; Eléphantine.

Il faut ajouter à cela les fouilles de Nubie et du Soudan, jusqu’aux environs de Khartoum ; la fameuse stèle du Gebel-Barkal a été mise au jour près de cette montagne.

3o Cartes accessoires.

I. L’empire égyptien sous Toutmès III le Grand et sous Ramsès II (Sésostris).

On sait avec certitude aujourd’hui quels étaient les peuples soumis et tributaires des Pharaons aux grandes époques de l’histoire d’Égypte. Ces grandes époques sont : 1o la IVe dynastie ou la domination des rois Choufou (Chéops) et Chafra (Chephrem), fondateurs des grandea pyramides, s’étendait sur toute la vallée du Nil, depuis la Méditerranée jusqu’à Eléphantine, où étaient ces fameuses carrières de granit rose, dont de nombreux monuments contemporains des pyramides sont construits, et notamment le temple d’Armachis ou du sphinx, découvert par M. Mariette. Cette première époque, dont la grandeur est attestée par les monuments, est celle des Dynasties Memphites. Memphis, qui paraît dans l’histoire bien avant Thèbes, contrairement à ce qu’on a cru longtemps, était donc alors la capitale du royaume qui forma de tout temps ce qu’on est convenu d’appeler l’Égypte proprement dite, c’est-à-dire la vallée du Nil jusqu’à la première cataracte, ce qui fait 320 lieues en remontant son cours depuis son embouchure.

2o La seconde époque prospère est celle de la XIIe et de la XIIIe dynastie dont les rois paraissent avoir été fixés dans le Fayoum, c’est-à-dire dans la région de Crocodilopolis, où était le fameux lac Méris. Nous ne savons rien de l’étendue exacte de l’empire pendant cette période. Mais il est certain que les stèles de cette époque nous montrent, parmi les peuples vaincus, des nègres ; or il ne s’en est jamais trouvé au nord du 9e degré ; donc la domination des Pharaons de ces dynasties s’étendait fort au delà des limites de l’Égypte proprement dite. Peu de temps après, vinrent les rois Pasteurs ou Hycsos, conquérants sémites qui séjournèrent surtout dans le Delta, et dont la capitale semble avoir été Tanis ou Avaris (aujourd’hui Sân).

3o Chassés par les rois de Thèbes, les Pasteurs firent place aux Pharaons de la XVIIIe et de la XIXe dynastie, conquérants illustres et souverains puissants qui donnèrent à l’empire égyptien une splendeur et une étendue qu’il n’a jamais retrouvées depuis. Toutmès Ier commence la conquête de l’Ethiopie (Terre de Kousch), du pays des Arabes (Sasou), de la Blésopotamie (Naharina) et du pays des Assyriens (Rothenou). Sous la régente Hatasou, sa fille, l’Arabie Heureuse (Pount) devint tributaire. Sous Toutmès III, les conquêtes atteignent leur plus grand développement. Tout le pays de Chanaan (ou des Chétas) est soumis par la bataille de Maggeddo (Maketa-la-Mauvaise). Le pylône de Karnak donne les noms des 115 peuples ou villes soumises après cette victoire, ce qui comprend, à peu près, toute la Syrie. Les Assyriens (Rotenou) furent tributaires, les Phéniciens (Zhaï) et les Arméniens (Rémenem) également. Ninive (Neniau) est prise ; on connaît le détail de 15 campagnes successives et toujours heureuses entreprises en Asie ; mais Toutmès III ne paraît avoir franchi ni le Tigre, ni le Taurus. Le Sennaar, en Babylonie, était compris parmi les pays tributaires. L’île de Chypre (Kefa) a été attaquée par ses flottes. Enfin le pays de Kousch ou l’Ethiopie a été entièrement conquis, et le pylône de Karnak nous donne 115 noms de peuples, c’est-à-dire de tribus ou de villes