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ÉLÉMENTS DE L’ART HÉRALDIQUE. 777


le sien sur deux bâtons vermeils fleurdelisés, terminés aux deux bouts par une couronne royale et passés en sautoir ; le grand chambellan avait, passées de même, deux clefs d'or dont l'anneau était terminé par une couronne royale. Le grand écuyer accostait son écu de deux épées à garde d'or, au baudrier et au fourreau fleurdelisés. Le grand boutelier ou grand échanson avait, comme supports de son blason, deux bouteilles en vermeil aux armes de France et bouchées d'une fleur de lis double. Le grand panetier faisait supporter ses armoiries par les pièces du couvert royal ; le grand veneura.va.it, pour attributs de ses fonctions, deux cors de chasse avec leurs attaches, disposés aussi en forme de supports ; le grand fauconnier, deux leurres à faucon ; le grand louvetier, deux rencontres de loup ; le grand maréchal des logis, deux marteaux d'armes passés en sautoir derrière l'écu ; le grand prévôt, deux faisceaux de verges d'or liées d'azur, posés en sautoir derrière l'écu ; les colonels généraux des gardes françaises, des Suisses, de l'infanterie française, 6 drapeaux en sautoir. Ceux de la cavalerie légère, des hussards et des dragons, le 1"' 6, les deux autres 10 guidons fleurdelisés. Au bas de l'écusson du grand aumônier était suspendu un livre, recouvert en velours rouge avec les armes royales brodées sur le plat. Le grand aumônier, les cardinaux ducs et pairs, les archevêques avaient derrière leur écu une croix tréflée ; Yarchevêque primat une double croix tréflée. Les blasons des évêques sont reconnaissables à la mitre à dextre de l'écu, et celui des abbés mitres à la mitre et à la crosse au sommet de leur écu, la crosse tournée à dextre. Les abbés non mitres et les abbesses entourent leurs armes d'un chapelet et les surmontent d'une crosse tournée à senestre. Les grands maîtres de Malte somment l'écu d'une couronne de prince ; les commandeurs appuient le leur sur une épée haute ; les chevaliers l'entourent d'un chapelet entrelacé dans les branches de la croix de l'ordre posée derrière l'écusson, et mettent à leurs armes un chef de gueules, chargé d'une croix de Malte d'argent plein. Les membres des autres ordres entourent leurs armoiries de colliers ou cordons de leur ordre, la croix pendant au bas de l'écu.

Divisions des armoiries. Il y a diverses sortes d'armoiries ; on les divise en armoiries de domaine, de prétentions, de dignités, de concessions, de famille, de villes, de patronage, de sociétés et de corporations. Les armoiries de domaine sont celles qui appartiennent à une nation, à un pays, à un grand fief, à une seigneurie et que joignent à leurs armoiries propres les souverains, les princes, les grands feudataires, pour marquer leurs droits de souveraineté ou de possession sur des domaines. Les armes des souverains contiennent presque toujours des armoiries de domaine. Avant saint Louis les princes du sang ne portaient que les armoiries de leurs apanages. Robert de France. fils de Louis le Gros, portait les armes de Dreux, avec le titre de comte ; Pierre de France, son frère, celles de Courtenay. Saint Louis voulut que les princes du sang royal adoptassent les fleurs de lis de l'écusson royal, avec une brisure. Conformément à ce principe, Charles, frère du roi, apanage du comté d'Anjou, donna en 1246, à ce comté, le semé de fleurs de lis d'or sur champ d'azur des armes de France, et brisa ces armes d'une bordure de gueules. Lors de la réunion de la Navarre à la couronne, par le mariage de Philippe le Bel avec Jeanne, reine de Navarre, en 1284, les armes de France furent mi-parties de celles de Navarre, pour marquer la souveraineté de la France sur ce royaume. A Pavénement de Henri IV, cette disposition, qui avait été abandonnée, fut reprise pour indiquer la réunion définitive de la Navarre à la France. Les rois d'Angleterre écartellent les arnies d'Angleterre de celles

d'Ecosse et d'Irlande ; ceux d'Espagne, des armes des royaumes de Castille et de Léon ; ceux de Pologne avaient réuni l'aigle de Pologne au cavalier de Lithuanie.

Nous donnons ici la description des blasons des principales puissances du monde. Ces descriptions, ainsi que celles qui vont suivre, serviront d'exercice de blason et de renseignements historiques.

EUROPE.

France. Empire. D'azur à une aigle d'or empiétant un foudre de même. L'écu entouré du collier de l'ordre impérial de la Légion d'honneur et posé sur la main de justice et le sceptre passés en sautoir. Manteau de pourpre doublé d'hermines, semé d'abeilles d'or et surmonté de la couronne impériale française.

France avant 1789. Deux écus accolés. Le Ie d'azur à 3 fleurs de lis d'or, 2 en chef, une en pointe, qui est de France ; le 2e de gueules à la double chaîne d'or posée en croix, sautoir et orle, qui est deNavarre. Timbre : casque d'or, damasquiné, taré de front et ouvert, orné de ses lambrequins d'or et surmonté de la couronne royale d'or, garnie de 8 fleurs de lis. Supports : deux anges à la dalmatique aux armes, celui de dextre de France, celui de senestre de Navarre, tenant chacun une bannière aux mêmes armes. Pavillon : d'azur semé de fleurs de lis d'or, doublé d'hermine, sommé de la couronne royale. Le tout surmonté de l'oriflamme. Ordre : de SaintMichel et du Saint-Esprit.

France avant 1830. D'azur à 3 fleurs de lis d'or. (Timbre, tenants, pavillon, ordres, comme cidessus.)

France de 1830 à 1848. D'azur aux tables de la Charte d'or. L'écu posé sur 2 canons en sautoir et accosté à dextre de la figure de la Force, à senestre d'un coq hardi et essoré au naturel. Timbre, casque royal orné de la couronne et de ses lambrequins. Pavillon de pourpre semé d'étoiles d'or, doublé d'hermine et surmonté de la couronne royale. Ordre de la Légion d'honneur.

Angleterre. Écartelé : au 1 et 4 de gueules à 3 léopards d'or, l'un sur l'autre ; au 2, d'or au lion de gueules enfermé dans un double trescheur de gueules ; au 3, d'azur à la harpe d'or, cordée d'argent ; sur le tout, un écusson tiercé en pairie renversé, au 1, de gueules à 2 lions léopardés d'or ; au 2, d'or semé de cœurs de gueules au lion rampant d'azur ; au 3, de gueules au cheval lancé d'argent ; sur le tout du tout, de gueules à la couronne d'or. L'écu est entouré de l'ordre de la Jarretière, avec cette devise : Honni soit qui mal y pense, et surmonté de la couronne royale.

Supports : à dextre, un léopard couronné d'or ; à senestre, une licorne d'argent, colletée et enchaînée d'or.

Devise : Dieu et mon droit.

Pavillon de pourpre doublé d'hermine surmonté de la couronne royale.

Autriche. Aigle éployée de sable, couronée d'or, le bec et les serres d'or, portant de la serre dextre une épée nue d'argent et un sceptre d'or, et de la senestre un globe d'azur cerclé d'or et surmonté d'une croix de même ; chargée en cœur d'un écu tiercé, au 1, d'or au lion de gueules ; au 2, de gueules à la fasce d'argent ; au 3, d'or à la bande de gueules chargée de 3 alérions d'argent.

Pavillon de pourpre doublé d'hermine, sommé de la couronne impériale.

Ordre de la Toison d'or.

Prusse. D'argent à l'aigle de sable, becquée et membrée d'or, tenant un sceptre d'or et un monde d'azur, cintré et croisetté d'or, ayant sur la poitrine un écu d'argent à l'aigle de gueules.