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TEMPS MODERNES. 315


Ap. J.-C.


l'Espagne (27 janv.) ; à la suite de ce traité, troubles graves à Lima et sur plusieurs autres points ; arrestation du général Castilla. — Le congrès des républiques du Sud, convoqué à Lima ? se sépare, le 7 mars, après avoir signé un traité d’alliance offensive et défensive (Chili, États-Unis de Colombie, Pérou, Equateur, San Salvador, Venezuela, Confédération Argentine, Bolivie).

— En Bolivie, le général Belzu se fait proclamer président à la Paz (7 avril) ; M. Melzarego marche sur cette ville et s’en empare après une lutte acharnée, dans laquelle Belzu est tué.

Les forces réunies du Brésil et du général Florès emportent la ville de Paysandu, après cinquante heures de résistance (2 janv.) ; Montevideo est mis en état de blocus. — Le sénateur Villalba, installé président à la place de M. Aguirre, inaugure son administration en signant la paix avec le Brésil et le général Florès (20 févr.). — Florès remplace M. Villalba, qui était resté six jours en possession du pouvoir exécutif, et signe avec le Brésil un arrangement qui met fin à toutes les difficultés entre cet empire et l'Uruguay.

— Guerre entre le Paraguay d’un côté, le Brésil, l'Uruguay et la Confédération Argentine de l’autre.

En vertu d’un article des traités prescrivant la formation d’interprètes japonais pour la langue française, un collège français est établi par le gouvernement japonais à Yokohama.

Rude guerre soutenue par les Anglais contre le Bhootan. — Leur lutte avec les indigènes de la Nouvelle-Zélande recommence.

En Chine, le prince Kong, qui s’était toujours montré favorable aux étrangers, est destitué de toutes ses fonctions (3 avril) ; il sera rétabli peu après (13 avril).

La ligne télégraphique avec l'Inde, par Constantinople, est ouverte d’une façon définitive. Une dépêche datée de Kurrachee, port de l'Inde anglaise, sur la mer d'Oman, en date du 28 février, 5 h. 18 min. du soir, a été reçue à Londres, le 1er mars, à 8 h. 15 min.

Au Mexique, prise d'Oajaca, par le maréchal Bazaine. — Publication du statut organique de l’empire (10 avril) ; la forme du gouvernement est celle de la monarchie héréditaire avec un prince catholique. Neuf ministres et un conseil d’État aident le souverain dans le gouvernement du pays. Le gouvernement de l’empereur garantit a tous les habitants de l’empire l’égalité devant la loi, la sûreté personnelle, la propriété, l’exercice de leurs cultes et la liberté de publier leurs opinions. La confiscation des biens est à jamais abolie.

Continuation de la guerre entre les États-Unis du Nord et ceux du Sud. Le sort des armes se prononce définitivement contre ces derniers. —


Ap. J.-C.


Progrès irrésistibles de Sherman, qui entre à Columbia le 17 février, puis bientôt après à Charleston, que les confédérés avaient évacué dès le 14. — Le général Terry emporte d’assaut, après plusieurs jours d’un effroyable bombardement, le fort Fisher, la clef de Wilmington (15 janv.). — Conférence, pour la paix, entre les commissaires confédérés, le président Lincoln et M. Seward ; elle dure quatre heures, et n’amène aucun résultat (4 févr.). — Sheridan reprend l’offensive dans la vallée de Shenandoah, où il bat Early et Ewell, anéantit les forces du Sud qui protégeaient la droite de Richmond, et opère sa jonction avec Grant, pendant que Sherman poursuivait sa marche victorieuse à travers les deux Carolines, dans la direction de Richmond. — La Confédération aux abois songe à armer les esclaves ; Grant prend alors l’offensive, et force les lignes de son adversaire Lee dans les trois mémorables journées du 29, du 30 et du 31 mars. — Le 1er avril, Lynchburg et Richmond sont à la discrétion du vainqueur. — Lee cherche à rejoindre les forces de Johnstone, opposé à Sherman, mais toutes les voies de retour lui sont fermées ; après un suprême effort à Burkesville, le 5 avril, il reçoit, le 7, les premières ouvertures d’une capitulation honorable de la part de Grant. — Il l’accepte le 9, et dépose les armes.

— Épouvantable attentat contre M. Lincoln et M. Seward, secrétaire d’État : le premier est tué d’un coup de pistolet dans une loge d’un théâtre de New-York ; le second, malade chez lui, est couvert de blessures par un autre assassin (14 avril) ; immense sensation produite par la nouvelle de cet horrible assassinat dans l’univers entier ; toutes les puissances de l'Europe font parvenir au gouvernement de Washington l’expression de l’horreur qu’elles ont ressentie. — M. Andrew Johnson, vice-président, remplace M. Lincoln à la présidence. — Le général Sherman conclut, le 18 avril, avec le général Johnstone un arrangement qui est désavoué par le président Johnson ; cet arrangement sera remplacé bientôt après par une capitulation analogue à celle de Lee (29 avril) ; les autres généraux confédérés font successivement leur soumission.

— La tête de Jefferson Davis, président des États confédérés, est mise à prix pour 100 000 dollars ; la même mesure est prise à l’égard de plusieurs généraux confédérés. — Commencement du procès des complices de Booth, assassin de Lincoln (9 mai). Arrestation de Jefferson Davis avec toute sa famille (10 mai). — Publication d’une amnistie pour les États du Sud qui ont pris part à la rébellion, amnistie que rendent malheureusement à peu près illusoire les conditions et les exclusions qu’elle renferme (30 mai).

FIN DE LA CHRONOLOGIE