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312 CHRONOLOGIES. — TABLES


Ap. J.-C.


parti libéral, qui gagne dans les élections une majorité de douze voix ; le pouvoir est confirmé aux mains de MM. Rogier et Frère-Orban (août).

En Suisse, dans l'élection d'un membre du conseil d'État, le parti indépendant oppose à M. Fazy M. Chenevière. Celui-ci obtient une majorité de plus de trois cents voix. Cependant la majorité radicale du grand bureau chargée de dépouiller les votes annule l'élection sur de futiles prétextes. Les deux partis engagent alors une lutte dans laquelle succombent plusieurs citoyens (août). — Le conseil fédéral de Berne casse l'arrêt aussi illogique qu'illégal du bureau électoral de Genève et valide l'élection de M. Chenevière (septembre).

En Italie, Garibaldi, qui, dans une première proclamation en date du 15 décembre 1863, adressée au peuple italien, avait demandé que le roi Victor-Emmanuel fût proclamé dictateur, afin de conquérir Venise et Rome, annonce dans une deuxième proclamation l'établissement d'un Comité central du parti de l'action (15 janvier). — Troubles parmi les étudiants de Turin ; l'Université est fermée pour quelque temps (27-28 avril). — Le gouvernement confisque des dépôts d'armes à Milan et à Brescia. — Convention du 15 septembre entre la France et l'Italie pour arriver à la solution de la question romaine : la capitale de l'Italie sera transférée de Turin à Florence ; la France s'engage à retirer ses troupes de Rome dans l'espace de deux années à partir du jour de la translation de la capitale ; l'Italie de son côté prend l'engagement, non-seulement de ne pas inquiéter le Saint-Père, mais de s'opposer par la force à toute attaque dirigée contre lui. — Troubles graves à Turin, ils sont énergiquement réprimés ; chute du ministère Minghettiil est remplacé par un ministère dont le général de la Marmora est le président avec le portefeuille des affaires étrangères ; les finances sont confiées à M. Sella (30 sept.). — Ouverture du parlement italien (24 oct.). — M. Sella fait connaître à la Chambre la mauvaise situation du trésor italien ; il propose des augmentations d'impôt, la vente des biens domaniaux et des chemins de fer de l'État, et enfin l'anticipation de l'impôt foncier de 1865 (3 mai) ; la ville de Brescia offre la première d'avancer l'impôt foncier pour le compte des citoyens, son exemple est bientôt suivi par un grand nombre d'autres villes. — 29 novembre. Vote par la Chambre de Turin de la translation de la capitale à Florence à la majorité de 317 voix contre 70.

Publication à Rome de la célèbre lettre encyclique (8 déc) ; le gouvernement français interdit la publication par les évêques d'une partie de cette lettre, comme renfermant des opinions contraires à plusieurs des lois reçues dans l'empire.

En Espagne, les cortès votent contre le projet de réforme constitutionnelle présenté par le ministère. La reine accepte la démission des ministres et nomme le 17 janvier un nouveau ministère avec M. Arrazola pour président du conseil (15-17 janvier). — 29 février, le ministère Arrazola se retire et est remplacé le lendemain parle ministère de M. Mon. — Les cortès votent le rétablissement en son entier de la constitution de 1845 (7 mars). — Les troupes espagnoles remportent quelques succès à Saint-Domingue, mais ne peuvent parvenir à faire rentrer dans l'ordre les populations insurgées (17 mai). — Inauguration du chemin de fer du nord de l'Espagne, qui met en communication directe Madrid et Paris (15 août). — Chute du ministère de M. Mon (18 sept.) : le maréchal O'Donnell refuse le pouvoir ; formation d'un cabinet avec le maréchal


Ap. J.-C.


Narvaez pour président (16 sept.). — Le maréchal Narvaez, opposé à l'expédition de Saint-Domingue, donne sa démission (25 déc.) ; elle sera retirée.

Visite de Garibaldi en Angleterre ; son arrivée à Southampton (3 avril) ; il part subitement le 27 avril sur l'invitation du gouvernement. — Les Maoris de la Nouvelle-Zélande, depuis longtemps en lutte avec l'Angleterre, font leur soumission (août).

Entrevue de l'empereur de Russie, de l'empereur d'Autriche et d'autres souverains allemands à Kissingen (16-21 juin). — Visite de l'empereur d'Autriche au roi de Prusse à Carlsbad. Entrevue des ministres de Rechberg et de Bismarck (22-23 juin).

Mise en état de siège de la Galicie par le gouvernement autrichien (29 février). — Entrevue entre les plénipotentiaires de l'Autriche et de la Prusse à Prague, dans le but d'amener un accommodement relativement à la position future de l'Union douanière vis-à-vis de l'Autriche (18-20 mars).

En Prusse, continuation de la lutte entre le gouvernement et la Chambre des députés qui refuse toujours d'approuver les dépenses pour la réorganisation de l'armée (280 voix contre 35) (13 janv.).

En Russie, établissement d'institutions provinciales de gouvernements et de districts dans tous les gouvernements, à l'exception de ceux de l'Ouest, des provinces de la Baltique, des gouvernements d'Arkhangel, d'Astrakhan et de Bessarabie qui sont régis par des institutions spéciales (13 janvier). — Importantes modifications apportées dans la législation criminelle et l'organisation des tribunaux russes. — Etablissement à Varsovie d'un comité sous la présidence de M. Milutine pour travailler à la pacification de la Pologne : série de mesures ayant pour objet de soustraire les paysans à l'influence du clergé et de la noblesse ; fermeture d'un grand nombre de couvents ; ceux qui sont conservés se voient dépouillés de l'administration de leurs biens qui passe à l'État. Les paysans deviennent possesseurs des terres dont ils étaient détenteurs, ainsi que des bâtiments et bestiaux ; toutes les redevances, corvées, prestations sont abolies ? ainsi que toutes les procédures au sujet des arriérés desdites redevances, ce qui équivaut à une annulation des dettes ; ces avantages sont assurés non pas seulement aux fermiers depuis longtemps en jouissance des terres, mais à tous les ouvriers ruraux, métayers, jardiniers, garçons de ferme, si récente que soit leur position (ukâse du 2 mars). — Nouvelles institutions communales conçues de manière à n'admettre que les paysans dans les conseils communaux. Les juges de paix, qui sont des propriétaires, en sont exclus en même temps que les curés de paroisse, les instituteurs et toutes tes personnes placées sous la surveillance de la police (ukâse au 2 mars). — Une compensation équivalente à la perte de leurs terres, fondée sur un système d'émission de lettres de gage, sera accordée aux propriétaires qui se feront remarquer par leur bonne conduite (ukase du 2 mars). — Ukase renfermant les conditions auxquelles doivent être vendues à des Russes les terres confisquées dans la Lithuanie sur des Polonais (mai). — Mort héroïque des 5 membres survivants du gouvernement national polonais, Bonwald Trangutt, Raphaël Krajewski, Joseph Toczyski, Roman Zulinski et Jean Jezioranski pendus à Varsovie. — Ukase du 11 septembre ayant pour objet de dépouiller les classes éclairées et le clergé de tout droit d'immixtion dans l'enseignement. La surveillance de l'instruction primaire est confiée aux assemblées communales.

Fin de la guerre du Caucase (2 xxxx ; les