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TEMPS MODERNES. 311


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cadre française contre les forts de Simonoseki. — Le Mikado consent à annuler les instructions par lesquelles il avait ordonné l'expulsion des étrangers, et l'envoi d'une ambassade en Europe est décidé.

1864. Continuation de la guerre entre le Danemark et l'Allemagne. — La proposition austro-prussienne demandant l'occupation du Slesvig par les troupes de la confédération germanique est rejetée par 11 voix contre 5. Les deux puissances déclarent alors qu'elles mettront seules cette proposition à exécution en leur qualité de grandes puissances (14 janvier). — L'Autriche et la Prusse somment le cabinet danois de retirer la constitution du 18 novembre 1863 dans l'espace de 48 heures, faute de quoi elles occuperont le Slesvig (16 janvier). — Le Danemark demande un délai de 6 semaines, par cette raison que cette constitution ne pouvait être légalement réformée que par la représentation du pays, le rigsraad, que le rigsraad ne pouvait être réuni qu'après les élections, que les opérations électorales exigeaient elles-mêmes un délai d'un mois ; l'Autriche et la Prusse, rejettent cette demande. — Le 1er février, les troupes austro-prussiennes, commandées par le feld-maréchal-général Wrangel, franchissent PEyder et étendent leurs lignes de Kiel à Rendsbourg. — Les Danois, se voyant définitivement abandonnés par les puissances signataires du traité de Londres, se décident à évacuer la position fortifiée du Dannewerke et se retirent sur Duppel (5 février). — Le 7 février, une proclamation du maréchal Wrangel annonce aux habitants du duché de Slesvig la nomination des commissaires civils austro-prussiens ; toutes manifestations ayant pour objet de préjudicier, par des faits quelconques, à la décision sur la question de succession dans les duchés, sont complètement interdites. — 23 février. L'Angleterre propose au cabinet de Berlin et de Vienne de régler le conflit dano-allemand dans une conférence à laquelle participeraient les puissances signataires du traite de 1852, sans que les hostilités soient suspendues et sans prendre de bases préalables pour les délibérations ; les puissances alliées acceptent cette proposition que refuse le Danemark. — 17 mars. Le Danemark accepte la proposition de conférence faite par l'Angleterre, mais seulement sur la base des conventions de 1851-1852. — 18 avril. Les Danois, après une défense héroïque et succombant sous le nombre, sont obligés d'évacuer la position de Duppel. — Arrivée du roi de Prusse sur le théâtre de la guerre (21 avril). — Les troupes confédérées envahissent le Jutland. — 25 avril. Ouverture de la conférence de Londres. — 29 avril. Les Danois évacuent Frédéricia, qu'occupent les troupes autrichiennes. — Commencement de la suspension des hostilités résolue dans la conférence (12 mai). — Dans la séance du 17 mai, le Danemark rejette la proposition des alliés tendant à une union personnelle des duchés avec le Danemark ; les représentants de l'Autriche, de la Prusse et de la confédération germanique proposent ensuite de faire des duchés de Slesvig et de Holstein un État indépendant sous la souveraineté du duc d'Augustenbourg ; le Danemark refuse. Enfin l'Angleterre propose le partage du Slesvig en adoptant comme ligne de séparation les forts du Dannewerke et le canal de la Schlei ; la France adhère en principe à cette proposition — 22 juin. L'Autriche, la Prusse et le Danemark rejettent la proposition de l'Angleterre de soumettre à un arbitre la fixation de la ligne de séparation ; la conférence tient le 25 juin sa dernière séance, qui est sans résultat. — En présence de la France, de l'Angleterre, de la Russie, de la Suède, qui se prononcent en faveur du Danemark, mais qui demeurent


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inactives, les puissances allemandes recommencent la guerre et se disposent à achever leur œuvre de spoliation (26 juin). — 29 juin. Occupation de l'île d'Alsen par les Prussiens. — 8 juillet. Crise ministérielle à Copenhague ; le ministère Monrad donne sa démission ; le comte Charles de Moltke est chargé de former un nouveau ministère. — 12 juillet. Le Danemark demande à entrer immédiatement en négociations avec les cabinets alliés pour la conclusion de la paix. — 20 juillet. Commencement de la suspension des hostilités ; le 26, des conférences pour la paix s'ouvrent à Vienne. — 1er août. Armistice de 3 mois entre le Danemark et les puissances allemandes. Signature des préliminaires de la paix. Le Danemark cède les duchés de Holstein, de Slesvig et de Lauenbourg à l'Autriche et à la Prusse ; le Jutland reste entre les mains des alliés jusqu'à la conclusion de la paix. — 30 oct. Signature du traité de paix entre l'Autriche, la Prusse et le Danemark. — Le 5 décembre, la diète germanique vote la proposition austro-prussienne relative à la cessation de l'exécution fédérale dans les duchés ; les troupes de la confédération sont remplacées par les troupes austro-prussiennes.

En France, ouverture de la souscription à l'emprunt de 300 millions, au taux de 66,30 centimes (18-26 janv.). — Discussion du budget : les dépenses générales du budget ordinaire de l'exercice 1865 sont fixées à : 1 797 265 790, et les recettes à : 1 799 801 062. — Nouvelle loi sur les sucres ; réforme de la loi sur les coalitions d'ouvriers ; le rapporteur était M. Emile Olivier, qui appuie ses conclusions par un discours important, dans lequel il se sépare ouvertement de ses collègues de l'opposition. — Mission de lord Clarendon à Paris ; elle avait pour objet de rétablir la bonne entente entre la France et l'Angleterre, troublée par le refus de l'Angleterre de prendre part au congrès (13 avril). — Arrivée à Paris de la deuxième ambassade japonaise (21 avril) ; le 20 juin, cette ambassade conclut un arrangement qui confirmait, en leur donnant une extension plus grande, les termes du traité de 1858. — 18-23 avril. Souscription ouverte pour un emprunt mexicain, au capital nominal de 201 600 000 fr., au taux de 63 fr. par chaque 6 fr. de rente, au capital nominal de 100 fr. — 20 août. Grande fête à Versailles en l'honneur du roi d'Espagne. — Le 8 avril avait commencé en Algérie, dans la province d'Oran, une insurrection qui n'était pas encore complètement terminée àla fin de 1864 ; au début de l'insurrection, mort héroïque du colonel Beauprêtre qui succombe dans un engagement avec les insurgés ; le 27 mai, l'importante tribu des Flittas fait sa soumission.

Mort de M. J. J. Ampère, à Pau (17 mars) ; à Alger, du maréchal Pélissier, duc de Malakofl, gouverneur général de l'Algérie, qui est remplacé dans cette dernière fonction par le maréchal Mac-Mahon, duc de Magenta.

Toute l'année 1 864 avait été marquée par une crise financière très-intense qui atteint son apogée dans le dernier trimestre ; l'escompte est porté par la Banque de France à 8 0/0 et le 3 0/0 français tombe à 64 fr. 40 c. Toutes les autres valeurs éprouvent une dépréciation considérable.

En Belgique, le ministère ayant perdu la majorité dans la chambre par suite de la victoire remportée par le parti clérical aux élections de Bruges, donne sa démission (14 janvier), qu'il retire ensuite sur les instances du roi (20 mai). — Conflit entre le parti libéral et le parti clérical au sujet de la majorité dans la chambre des députés (juin). — Les cléricaux, effrayés de voir s'accroître de trois voix dans la chambre le parti libéral, cessent de siéger (juillet). — Victoire du