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TEMPS ANCIENS. 111


Av. J.-C.

98. Le célèbre orateur Antoine fait acquitter par son éloquence M. Aquilius, accusé d'avoir pillé la Sicile après la soumission des esclaves révoltés.

Le consul Didius, envoyé dans l'Espagne ultérieure contre les Celtibériens révoltés, emploie 5 ans à pacifier sa province.

97. Un sénatus-consulte défend d'immoler des victimes humaines.

Alexandre Jannée prend et détruit la ville de Gaza.

96. Ptolémée, Apion, roi de la Cyrénaïque, ayant légué ses États au peuple romain, celui-ci impose aux Cyrénéens un léger tribut et leur accorde la liberté.

95. Loi Licinia-Mucia, ayant pour objet d'arrêter les usurpations du droit de citoyen romain.

Séleucus Nicator, fils d'Antiochus Grypus, et Antiochus X Eusèbe, fils d'Antiochus IX, le Cyzicénien, se disputent la Syrie. Depuis ce moment l'histoire des Séleucides n'offre plus qu'un enchaînement de guerres civiles et de querelles de famille sans aucun intérêt pour l'histoire. Les monnaies d'Antiochus IX sont les dernières qui portent les années de l'ère des Séleucides.

93. Les Cappadociens, privés des derniers rejetons de la race royale, détruits par Mithridate, s'adressent pour avoir un roi au Sénat romain, qui leur donne Ariobarzane.

92. Les censeurs M. Domitius Ahénobarbus et Lucius Licinius Crassus tont fermer les écoles des rhéteurs latins.

Les Publicains, pour se venger du vertueux P. Rutilius, lieutenant du proconsul Mucius, qui s'était opposé à leurs exactions en Asie, le font accuser de concussion devant les tribunaux composés de chevaliers, leurs partisans. Rutilius refuse l'appui des orateurs L. Crassus et Marc Antoine, et condamné, il se retire en Asie, où il s'adonne à la philosophie.

Sylla, après sa préture, est chargé de rétablir sur le trône de Cappadoce Ariobarzane, qui venait d'être renversé par le roi d'Arménie, Tigrane, allié du roi de Pont. Il reçoit là une ambassade du roi des Parthes Arsace.

91. Tribunal de M. Livius Drusus qui propose d'établir des colonies sur différents points de l'Italie, de distribuer du blé à bas prix aux citoyens pauvres, d'accorder le droit de cité aux peuples de l'Italie, enfin d'adjoindre aux sénateurs, qui étaient à peine 300, un nombre égal de chevaliers, et de choisir désormais les juges dans l'assemblée ainsi composée. Vive irritation des esprits dans Rome. La ville se partage en deux camps ; les alliés d'un côté, les chevaliers de l'autre. Ceux-ci avaient pour eux l'un des consuls, Marcius Philippus, dont les invectives contre le Sénat amène à la tribune le grand orateur Crassus, qui prononce alors son dernier discours. — Les chevaliers font assassiner Drusus, et imposent au Sénat un décret qui annulait ses lois comme contraires aux prescriptions de la loi Caecilia-Didia, qui statuait que les lois seraient promulguées 3 nundines à l'avance et qu'on ne réunirait pas dans la même loi plusieurs objets distincts. — Loi Varia, proposée par le tribun Varius, qui ordonne des recherches contre tous ceux qui avaient favorisé les alliés et contre tout Italien qui s'immiscerait dans les affaires de Rome.

90. Le refus du droit de cité décide les alliés italiens à prendre les armes contre Rome. Les Marses se mettent à la tête du mouvement, dont le chef fut leur compatriote, Pompédius Silo. Huit peuples, les Picentins, les Vestins, les Marses, les Marrucins, les Péligniens, les Samnites, les Lucaniens et les Apuliens se donnent des otages et concertent un soulèvement général. Ils prennent pour capitale Corfinium, dans le pays des Péligniens, et lui donnent le nom d'Italica. Commencement de la guerre sociale. — Désastre et mort du consul Rutilius, qui périt avec 8000 hommes, sur le Liris. Marius, qui recueille une partie de l'armée vaincue, n'ose et ne veut tenter rien de sérieux contre Pompédius Silo. Le Sénat profite de quelques succès remportés par L. Julius César pour diviser ses ennemis en accordant le droit de cité d'une manière complète aux Latins et aux alliés (les Ombriens et les Étrusques) restés fidèles.

Mithridate dépouille Nicomède III, roi de Bithynie, qui implore l'appui des Romains, tandis que Tigrane d'Arménie chassait Ariobarzane de la Cappadoce. Le Sénat décrète que les deux rois seront rétablis.

89. Les deux consuls, L. Porcius Caton et C. Pompéius Strabo, sont envoyés contre les Italiens. Le premier est tué chez les Marses. — Sylla remporte la brillante victoire de Nole, en Campanie, et s'empare de Bovianum, dans le Samnium, siège des assemblées générales des alliés ; ces succès lui valent le surnom d'heureux (Félix).

88. Mort de Pompédius Silo, dans une rencontre avec le préteur Métellus. Fin de la guerre sociale. La loi Plautia-Papiria, proposée par les tribuns M. Plautius Silvanus et C. Papirius Carbo, accorde le droit de cité à tous les habitants des villes fédérées qui, dans l'espace de 60 jours, viendraient à Rome donner leurs noms au préteur. Les nouveaux citoyens votèrent à Rome dans des tribus séparées, après les autres. En même temps, le consul Cn. Pompéius Strabo fit rendre la loi Ponipeia, par laquelle les villes de la Gaule Cispadane, restées fidèles à la cause de Rome pendant la guerre sociale, obtinrent le droit de cité ; celles de la Gaule Transpadane eurent le droit du Latium, jus Latii ; c'est-à-dire que les villes de la Gaule Cispadane devinrent des municipes, et celles de la Gaule Transpadane des colonies latines. Sylla obtient, avec le consulat, le commandement de la guerre contre Mithridate. Marius lui ravit ce commandement par les satellites du tribun Sulpicius, qui les appelait son anti-sénat et par la dissémination dans les 35 tribus anciennes des Italiens qui venaient d'obtenir le droit de cité. — De son camp de Nole, Sylla marche sur Rome et s'en empare.

Marius et Sulpicius sont déclarés ennemis de l'État. Sulpicius est tué et sa tête attachée aux rostres. Fuite de Marius, d'abord sur les côtes d'Italie à Minturnes, ensuite sur celles d'Afrique à Carthage. — Sylla casse tout ce qu'avait fait Sulpicius, rend au Sénat la proposition des lois et rétablit le vote par centuries ; puis, pour se concilier le peuple, il favorise l'élection de Cornélius Cinna, partisan de Marius, comme consul. Celui-ci a pour collègue Caïus Octavius, dévoué à l'aristocratie.

Mithridate envahit de nouveau la Bithynie et la Cappadoce. Il bat Aquilius, commissaire du Sénat en Asie et s'avance jusque dans la Phrygie, la Carie, la Lydie, qui dépendaient des provinces romaines. Il ordonne aux villes grecques d'Asie de massacrer tous les citoyens romains : 80 000 sont égorgés.

87. Sylla débarque en Grèce avec cinq légions, bat Archélaüs, général de Mithridate, et met le siège devant Athènes, tandis qu'il envoie son questeur Lucullus réunir une flotte sur les côtes de l'Egypte et de la Phénicie, pour préparer le passage en Asie.

A Rome, Cinna renouvelle la loi de Sulpicius concernant les alliés, mais Octavius surprend les Italiens accourus à Rome et en tue 10000. — Cinna, chassé de Rome, se retire chez les alliés et rappelle Marius. — Cinna, Marius, Sertonus et Carbon livrent à Octavius, Métellus Pius et Pompée