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TEMPS ANCIENS. 107


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enlève du temple tous les objets consacrés au culte du Seigneur.

Persée se rend maître de la plus grande partie de l'Illyrie. Il cherche à attirer dans son parti. Gentius, roi d'une partie de cette contrée, mais il se prive de cet utile allié par son avarice. — Q. Marcius Philippus, successeur d'A. Hostilius, arrive en Thessalie, pénètre en Macédoine par le mont Olympe et se rend maître des défilés de Tempe et des villes voisines.

Caton défend la loi Voconia qui interdisait de nommer une femme pour héritière et de lui laisser des dons plus considérables qu'à son héritier ou à ses héritiers. — Mort du poëte Ennius.

168. Gentius se déclare pour Persée, mais il est fail prisonnier par le préteur Anicius, qui en moins de trente jours s'empare de toute l'illyrie. — Paul Emile arrive en Macédoine et remporte sur Persée la victoire décisive de Pydna. Persée s'enfuil presque seul à Peila, puis à Amphipolis, ou il s'embarque pour Samothrace. Il y est suivi par la flotte romaine, commandée par le préteur Cn. Octavius, auquel il se rend, avec Philippe, son fils aine. — Anicius se rend maître des principales villes de l'Epire, puis divise l'illyrie en trois districts, à chacun desquels il donne un gouvernement particulier, et proclame la liberté des Ulyriens.

Le député de Rome, Popilius Lénas, signifie à Antiochus Epiphane, qui marcbait sur Alexandrie, l'ordre de respecter l'allié du peuple romain. — Antiochus Epiphane se venge de cet affront en ordonnant de nouvelles persécutions contre les Juifs. Il profane le temple de Jérusalem et entre dans le sanctuaire.

À Rome, le censeur Sempronius Gracchus, réunit dans une des quatre tribus urbaines qui ne votent qu'après les autres, les affranchis répandus depuis 304 dans les 4 tribus de la ville.

167. Prusias II, roi de Bithynie, et son fils Nicomède, viennent s’humilier dans le Sénat. — Le Sénat, pour punir Eumène d'être intervenu entre Rome et Persée, lui défend de venir à Rome. Il agit de même à l'égard des Rhodiens, qui avaient aussi offert leur médiation. Il leur enlève la Lycie, la Carie, Caunus, Stratonicée, soulève contre eux tous leurs voisins, et ne les admet de nouveau à son alliance que quand ils sont épuisés.

Caton, envoyé en Afrique, approuve tacitement la conduite de Massinissa. De retour à Rome, il demande sans cesse au Sénat de ruiner Carthage ; son avis, combattu par Scipion Nasica, l'emporte et Rome n'attend plus qu'une occasion d'attaquer son ancienne rivale.

Paul Emile divise la Macédoine en quatre districts indépendants, dont les habitants ne payeront au peuple romain que la moitié du tribut qu'exigeaient les rois ; mais auxquels il est défendu de communiquer entre eux et avec les États voisins. Il ordonne ensuite, sous peine de mort, à tous ceux qui ont rempli quelque charge ou une mission, sous Persée, de quitter la Macédoine et de se rendre en Italie. Un traître vendu aux Romains, Callicrates, alors stratège de la ligue achéenne, est chargé d'exécuter cet ordre et l'accomplit avec une extrême rigueur. — Les principaux citoyens de l'Achaïe, au nombre de plus de mille, accusés d'avoir été, soit ouvertement, soit de cœur, partisans de Persée, reçoivent l'ordre de se rendre en Italie pour y être jugés. Parmi eux, était Polybe, fils de Lycortas, qui deviendra l'ami de Scipion l'Africain. — Paul Emile et Anicius triomphent, le premier, de Persée, le second de Gentius. Ces deux princes sont


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envoyés le premier à Albe, où il périt misérablement et le second à Iguvium.

166. En Judée, le prêtre Mathatias prend les armes contre Antiochus Epiphane. Il laisse cinq fils : Jean, Simon, Judas (Machabée), Eléazar, Jonathas. A Rome, Térence fait représenter l’Andrierme.

165 Judas Machabée bat Lysias, général d' Antiochus, et remet les Juifs en possession de la ville et du temple de Jérusalem.

A Rome, représentation de l'Hécyre de Térence.

164 Eumène, roi de Pergame, implore l'appui du sénat romain contre Prusias et les Galates. Mort d'Antiochus Epiphane, roi de Syrie. Il laisse pour héritier un enfant de 9 ans, Antiochus Eupator.

163. Ariarathe V, roi de Cappadoce, renouvelle l'alliance avec le sénat.

Tib. Sempronius Gracchus et M. Juventius Thalna soumettent définitivement les Ligures et les Corses. — Le sénat, pour assurer l'obéissance de la Cisalpine, y avait établi les colonies de Plaisance, Crémone, Bologne, Parme, Modène. Lucques, Aquilée. Il en avait aussi enroyé, dans le même but, à Pollentia, Pisaurum, Saturnie, Gravisca, Pise, dans le Picenum, le pays des Sénonais, la Ligurie, l'Ëtrurie.

Représentation, à Rome, de la comédie de Térence, l’Heautontimorouménos.

162. Le sénat intervient entre Ptolémée Philométor et Ptolémée Ëvergète II ou Physcon, et les décide à un partage ; le plus jeune, Physcon, régnera à Cyrène, l'aîné occupera l'Egypte. Physcon ajoute bientôt à sa part l'île de Cypre.

Scipion Nasica introduit à Rome l'usage des clepsydres ou horloges d'eau.

Mort d'Antiochus Eupator, roi de Syrie. Son jeune fils est mis à mort par Démétrius Soter, fils de Séleucus Philopator, qui s'enfuit de Rome, où il était comme otage depuis 13 ans.

161. Le préteur M. Pomponius, en vertu d'un sénatus-consulte, expulse de Rome les philosophes et les rhéteurs, accusés de corrompre la jeunesse. — Nouvelle loi somptuaire, loi Fannia, contre le luxe de la table. Térence fait représenter l'Eunuque et le Phormion.

160. Judas Machabée recherche l'alliance des Romains. Il succombe peu après en combattant le général syrien Bacchide. Son frère, Jonathas, le remplacera 24 ans.

Mort de Paul Emile. — Térence donne sa comédie des Adelphes.

159. Mort d'Eumène II. Son frère, Attale II, lui succède au trône de Pergame.

157. Le sénat fait rendre son trône à Ariarathe, roi de Cappadoce, dépouillé par une faction qui s'appuyait sur Démétrius, roi de Syrie.

156. Aristarque, le célèbre grammairien, est chargé de l'éducation des fils de Ptolémée Philométor. Guerre entre Prusias, roi de Bithynie, et Attale II Philadelphe. Le premier est soutenu par Mithridate V, roi de Pont, et le deuxième par les Romains.

155. Les Athéniens envoient à Rome comme ambassadeurs, au sujet d'un différend avec les Sicyoniens, trois philosophes : Carnéade, de l'Académie, Diogène, le stoïcien, Critolaûs, le pénpatéticien. Ils initient la jeunesse romaine aux disputes philosophiques de la Grèce.

154. Soumission des Dalmates par les Romains. — Première intervention des Romains dans la Gaule Transalpine, à titre d'alliés de Marseille, qu'ils protègent contre les Oxybiens et les Décéates. — A Rome, fleurit le poëte tragique Pacuvius, ne à Brindes. Il était neveu d'Ennius.