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généralement répandu dans nos campagnes : en effet, il serait difficile d’obtenir, de la part du plus grand nombre de nos cultivateurs, l’assainissement des bergeries humides, soit au moyen du drainage, soit au moyen de fossés établis autour des fondations, soit en enlevant les fumiers et curant les bergeries tous les quinze jours ou tous les mois au plus tard. Par ce dernier moyen, on remplirait deux indications, l’une au point de vue hygiénique, l’autre au point de vue économique ; car si le fumier perd quelques propriétés fertilisantes par son bref séjour dans les bergeries, on les rattrape par la plus grande quantité obtenue : c’est un fait d’observation.

Le vétérinaire qui conseillerait ce moyen préservatif ne serait pas écouté ; il lui serait répondu que ces mesures sont impraticables attendu la perte de temps qu’entraînerait leur exécution. Nous n’avons pas besoin d’entrer dans des détails pour démontrer la fausseté de cette objection, car le temps est proportionné à la quantité de fumier accumulé dans la bergerie. Les propriétaires préfèrent perdre du temps et une partie des revenus que donne le troupeau en attaquant le mal lorsqu’il est déclaré, que d’aller contre une pratique sanctionnée par la routine.

Cependant il en est qui ont compris que l’opiniâtreté était dans les causes qui produisent la maladie, plutôt que dans la maladie elle-même ; aussi les ont-ils attaquées et s’en sont rendus maîtres. Dès lors, le piétin n’a été dans leurs bergeries qu’une affection légère dont on se débarrassait par les plus simples traitements.