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affecter un seul pied et même un seul onglon ; mais elle finit toujours par passer à tous ou à quelques-uns des autres.

Comme toutes les inflammations, le piétin commence par une hypérémie du tissu podophilleux et de la peau qui l’avoisine ; cet état s’accompagne du décollement de la corne correspondante. Sept ou huit jours après apparaissent de petites plaques d’un blanc grisâtre, formant bientôt des saillies coniques, entourées d’une auréole inflammatoire qui étend progressivement le décollement de la corne. Tous ces phénomènes s’observent en enlevant la corne décollée, et sont annoncés en quelque sorte par un suintement plus ou moins abondant se faisant jour au biseau et par l’apparition d’une boiterie toujours légère à cette période.

Bientôt les saillies dont nous avons parlé et qui représentent de véritables pustules, se crèvent en donnant jour à un liquide très épais, d’une couleur blanchâtre, et laissent à leur place des ulcérations à fond d’un rouge vif, à bords irréguliers taillés à pic ; la maladie est alors arrivée à la période dite d’ulcération. Le liquide sécrété par les ulcérations est du pus mal élaboré qui jouit de propriétés corrosives ; il répand une odeur fétide, très ammoniacale. En s’insinuant entre les feuillets du tissu podophilleux, il détermine progressivement le décollement de la corne vers la sole, la boiterie devient plus forte surtout lorsque le liquide sécrété ne se fait pas jour au-dehors ; mais la sole ne tarde pas à se perforer par l’action dissolvante du pus qui, en s’éliminant par cette voie, diminue l’intensité de la douleur et l’animal est soulagé. Pendant que la corne tend