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RENTRÉE EN PERSE

de berger et un délicieux petit chat. Tous deux ont le pelage blanc comme neige ; ils hésitent un instant, semblent se consulter du regard… Mais le chien a flairé des amis ; il agite sa queue en panache et le jeune félin, rassuré, vient avec lui se frotter à nos jambes, comme pour nous souhaiter la bienvenue.

Le vice-consul anglais, capitaine Ashraff-Khan, sous la tente duquel nous avons passé la nuit, arrive le lendemain venant de Nasretabad ; officier de l’armée des Indes, il porte avec beaucoup d’élégance le costume européen, sans même y ajouter, comme la plupart des fonctionnaires hindous, la note particulière du turban. C’est un causeur des plus aimables en même temps que des plus érudits. Et pendant des heures, sans lassitude, je l’écoute me parler du Seïstan, de son peuple, de ses coutumes, de ses grandes cités en ruines auxquelles je rêve depuis si longtemps…

Bientôt nous nous remettrons en route et prenant la direction du nord — après cette longue étape vers l’ouest qui commença près de Leh — nous pénétrerons sur les territoires de l’ancienne Drangiane, violant de notre curiosité le mystère des civilisations disparues.