» Comme on brise un hochet après qu’il a servi.
» La chose, par Hercule ! était bien décidée !
» Et peut-être, en effet, que la matrone a ri !…
» Insensés ! j’étais là, seule, dans l’ombre obscure,
» Je comptais vos soupirs et vos joyeux serments ;
» Le piège était tout prêt, j’attendis sans murmure,
» La trahison veillait sur vos embrassements ;
» J’ai ramassé cet or aux fanges de Suburre ;
» J’avais la haine au cœur, et j’ai dansé longtemps !
» Maintenant, tout repose au loin dans les campagnes ;
» La louve aux yeux brillants se cache au fond des bois ;
» Les grands pins chevelus tremblent sur les montagnes ;
» Des oiseaux bigarrés on n’entend plus la voix :
» Ô nuit au front d’ébène ! et vous, blanches compagnes,
» Étoiles qui roulez par d’éternelles lois !
Page:Bouilhet - Melænis, 1857.djvu/77
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
67
MELÆNIS