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MELÆNIS


Phébé, du fond des cieux, donnait en plein sur elle.
« Marcia, dit Paulus, en lui baisant les mains,
» Les dieux se sont trompés en te faisant si belle,
» Puisqu’ils te laissent vivre au milieu des humains ! »
Et roulant dans ses doigts le collier qui ruisselle,
De la gorge pudique il cherchait les chemins.

Il allait, indécis, de merveille en merveille,
S’enivrant aux parfums qu’exhalaient ses cheveux,
Frôlant les fins tissus, et promenant ses yeux
De la simarre blanche à la toge vermeille,
Puis faisait, en jouant, sur son cou gracieux
Sonner les bleus saphirs de ses pendants d’oreilles.

« Verse, sur ton beau sein, des perles et de l’or !
» Marcia ! Marcia ! Garde ces riches voiles
» Que prendrait Arachné pour une de ses toiles !