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MELÆNIS

La brise, autour de lui, souffle sa tiède haleine,
Tandis qu’au bord des cieux la lune se promène
Pâle, et dans les rameaux se montre et disparaît.

Sous les myrtes courbés en arcades superbes,
Les jets d’eau frémissants montent comme des gerbes ;
Le lierre, en noirs festons, pend aux vases sculptés ;
Et les pas du rhéteur, par l’écho répétés,
Font lever en criant, parmi les hautes herbes,
De beaux oiseaux, de pourpre et d’azur tachetés.

Les clameurs du banquet arrivent presque éteintes ;
Il va. De doux parfums tombent des térébinthes
Et l’on entend au loin, mystérieux accord,
Respirer lentement la nature qui dort.
C’est l’heure où, succombant à de molles étreintes,
Diane, aux buissons verts, suspend son carquois d’or ;