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MELÆNIS

Ses pieds tombaient d’aplomb et cadencés toujours,
Tandis que ses deux mains sur sa tête arrondies,
De ses bras onduleux dessinaient les contours.

Soudain, elle saisit, entre ses doigts fébriles,
Un sistre tout poudreux qui s’accrochait au mur ;
Sa main blanche courait sur les cordes mobiles,
Et l’instrument antique au son vibrant et dur,
Étincelait parfois en notes juvéniles,
Comme un bois pétillant qui brûle à l’âtre obscur.

Musique, bruit des pas, colliers, toge légère,
Cela tourbillonnait, ailé, joyeux, vermeil ;
Un gai rayon, glissant comme l’aube au réveil,
D’une barre d’azur coupait la salle entière,
Et Melænis, baignée aux flots de la lumière,
Semblait, la lyre en main, danser dans le soleil !