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MELÆNIS

Se groupaient dans l’espace en agitant leurs voiles ;
Les luths sonnaient toujours, et parmi les étoiles
Sept planètes tournaient en pompeux appareil.

Deux jeunes gens tout nus se suivaient en silence,
L’un tenant une flèche, et l’autre une balance ;
Entre eux, couvert d’écaille et gonflé de poison,
Un troisième rampait ainsi qu’un scorpion ;
D’autres venaient, portant la robe de l’enfance,
Les cornes d’un bélier ou la peau d’un lion.

Et vous passiez aussi, comètes vagabondes,
Secouant dans le ciel vos chevelures blondes,
Pleines de poudre d’or, de perles, de saphyrs ;
Tout cela tournoyait au souffle des zéphyrs,
Et plus joyeusement semblaient rouler les mondes,
Quand la flûte amoureuse étalait ses soupirs !