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MELÆNIS

Ainsi qu’un vin fumeux dans la coupe écumante ;
Le soleil, çà et là, sous la toile ondoyante,
Comme des flèches d’or, dardait ses rayons purs ;

Les tubes embaumés vomissaient dans l’arène,
Par des conduits secrets, la myrrhe et le safran ;
On sentait osciller le nuage odorant,
Et l’on voyait mêlés, dans chaque loge pleine,
Au pétase à longs bords, le capuchon de laine,
Et la mitre lascive, au réseau transparent.

Le vaste podium aux barrières solides
Près du trône éclatant montrait ses places vides,
Les vestales, à droite, avaient leur pavillon ;
A gauche, Varolus, l’heureux amphitryon :
Il saluait la foule avec des airs splendides,
Et s’épanouissait de satisfaction.