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Je les vois venir, par milliers,
Quand je passe au fond des halliers,
Et, pour me jaser dans l’oreille,
Plus d’un se pose à ma corbeille.

Mouron ! mouron !
Qui veut du mouron !


Le Crapaud


 

L’ombre descend, la terre est brune,
Tous les bruits meurent à la fois ;
Seul, les yeux fixés sur la lune,
Le crapaud chante au bord du bois.

Du vieux tronc qu’un lierre festonne
Il sort ainsi, quand vient le soir.
Comme une flûte monotone,
Sa voix monte sous le ciel noir.

Ah ! pauvre ami, vieux camarade !
Que dit-elle à l’astre argenté,
Ta longue et morne sérénade
Qui pleure dans les nuits d’été ?