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Pour vous cueillir le picotin,
Je m’éveille, dés le matin,
Car, la nuit, mes songes fidèles
Sont pleins de chants et de bruits d’ailes.

Mouron ! mouron !
Qui veut du mouron !

Je suis le père des oiseaux,
Et, dans leur prison de roseaux,
Tous, quand je chante par la ville,
Frissonnent au perchoir mobile.

Mouron ! mouron !
Qui veut du mouron ?

Amis à l’œil luisant et noir,
Vous vous croirez libres, ce soir,
Quand, à la grille de vos cages,
S’étaleront mes gais feuillages.

Mouron ! mouron !
Qui veut du mouron !

Merles, pinsons, chardonnerets,
J’ai vu vos frères des forêts,
Et j’ai des nouvelles certaines
Des bois, des monts, et des fontaines.

Mouron ! mouron !
Qui veut du mouron !