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Sur un Bacchus de Lydie


Placé en face d’une statue de Flore.


Ô Bacchus Lydien, dont la barbe est frisée,
J’aime ton front tranquille orné d’un cercle d’or,
Tandis qu’à quelques pas, humide de rosée,
La déesse des fleurs sous la brise se tord.

La main, que l’œil devine et que la robe cache,
Entre ses seins pointus presse des lis mouillés ;
Et frissonnant à l’air, le torse se détache
De l’étoffe aux plis droits qui tombe sur ses piés.

Elle est jeune et lascive et ferme sa paupière,
De son regard oblique elle appelle le tien ;
Mais tu ne parais pas entendre sa prière,
Et tu restes pensif, ô Bacchus Lydien !