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Puis, pour sécher l’écriture,
Par les prés et les sillons,
Recueillez la poudre pure
Qui tombe des papillons !

— Alors, de ma main fidèle,
Peut-être oserai-je, un jour,
Tracer le doux nom de celle
Qui me fait languir d’amour.




Flux et Reflux.


Toujours, dans son grand lit d’algues et de corail,
L’océan, sous les cieux, fait osciller ses ondes,
Tantôt poussant au bord les vagues en travail,
Tantôt les refoulant dans ses cryptes profondes.

La lune sourit d’aise à son balcon nacré,
Elle guide, d’en haut, ces ardeurs inquiètes,
Et caressant le monstre au poitrail azuré,
Lui jette, pour licou, son écharpe à paillettes.

— Ô lune, la beauté qui connaît ma douleur,
Comme toi, sur les flots, se penche sur ma vie ;
Elle est douce et terrible, et, selon son envie,
Fait descendre ou monter les vagues de mon cœur !