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PRÉFACE




I



On simplifierait peut-être la critique si, avant d'énoncer un jugement, on déclarait ses goûts ; car toute œuvre d’art renferme une chose particulière tenant à la personne de l’artiste et qui fait, indépendamment de l’exécution, que nous sommes séduits ou irrités. Aussi notre admiration n’est-elle complète que pour les ouvrages satisfaisant à la fois notre tempérament et notre esprit. L’oubli de cette distinction préalable est une grande cause d’injustice.

Avant tout, l’opportunité du livre est contestée. « Pourquoi ce roman ? à quoi sert un drame ? qu’avons-nous besoin ? etc. » Et, au lieu