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Que fais-tu, maintenant que je suis seul dans l’ombre,
Quand dix ans sont passés depuis ton tendre aveu,
Et que, sur mes deux mains inclinant mon front sombre,
Je regarde briller, comme des yeux sans nombre,
Les étincelles de mon feu !


Ceux qui viennent


 
À Charles d’Osmoy.


À l’heure où le sommeil commence,
J’ai fait un rêve, et j’ai cru voir
S’allonger une plaine immense
Que terminait un grand trou noir.

Vers le gouffre qui les appelle,
Chassés par un destin de fer,
Hommes et femmes, pêle-mêle,
Roulaient, comme un fleuve à la mer.

Et derrière le troupeau sombre,
Mes yeux cherchaient, avec effort,
Ta vieille faux qui luit dans l’ombre,
Ô vieux squelette de la mort !