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Pour les couvrir, montez, ô lierres !
Brisez l’asphalte des trottoirs ;
Jetez sur la pudeur des pierres
Le linceul de vos rameaux noirs.

Cercueils froids que le sage envie,
J’ai vu votre ombre et vos lambeaux,
Mais ces sépulcres de la vie
Sont plus mornes que les tombeaux !


Vestigia Flammæ


 

Où donc es-tu partie, ô belle jeune fille ?
Toi dont le doux regard et dont la voix, un jour,
Comme un oiseau qu’éveille un bruit sous la charmille,
À l’ombre de mon cœur ont fait chanter l’amour.

Ange, te souvient-il que je t’aimai sur terre ?
Que j’aurais tout donné pour un baiser de toi !
Lorsqu’au fond de ton cœur tu descends solitaire,
N’est-il aucun écho qui te parle de moi ?