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Mon cœur qui garde, en ses abîmes,
Comme une perle au fond des mers,
Un trésor de pitiés intimes
Pour l’ennui des taudis déserts,

Mon cœur frémit, ma foi s’écroule,
Devant ces manœuvres impurs
Dont la cognée ouvre à la foule
La conscience des vieux murs.

Voici les noires cheminées,
Poumons bruyants de la maison,
Où les aïeules inclinées
Souriaient au rouge tison.

Voici la mansarde fidèle
Où le poète, pauvre encor,
Confiait au nid d’hirondelle
Le secret de ses rêves d’or.

Ah ! douloureuses gémonies !
Ils ont tout mis sous l’œil du jour,
Depuis la chambre aux agonies,
Jusqu’aux alcôves de l’amour !

On dit qu’au soir, dans les ténèbres,
L’essaim des souvenirs troublés
Fait sonner ses ailes funèbres
Sur ces restes démantelés…