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Mais je les contiens toutes, car l’aube contient les roses, et mon âme connaît leur tragique destin. Les .unes, qui sont fortes et violentes, feront retentir les hautes cimes. — Restez paisible, écoutez-moi. — La plupart palpitent d’épuisante tendresse. Elles vont chez vous, parmi les granges, les routes rustiques. Elles consolent la prairie et la mugissante mer. P211es épousent le pâtre et cette fleur ! Elles sont familières comme de blanches servantes. Elles s’occupent des lampes, du feu et de l’eau. Elles dorment sur les gerbes d’or, et elles frappent à la porte des poudreuses chaumières rouges.

Si j’entrais là, dans ce village, sans nul doute, aucune d’elles ne me reconnaîtrait. Mais elles me suivront, quelque jour, bientôt. Et je le sens bien. Tel est le destin

3 Décembre 1895.