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pour ses plus grands délices, des extases plus parfaites, sa glorification.

Des commentaires différents sont plausibles. Si contradictoires qu’ils paraissent, leur véracité est égale. Voilà, à quoi je m’évertue. Des traités qu’il me plut d’écrire, chacun peut dégager de suaves et extrêmes significations. — Ainsi n’entrez pas, ou allezvous en. Pour moi, vous ne m’entendrez guère, je désire que vous le sachiez. Il me semble impossible que l’on distingue rien de mon être sinon les sentiments qu’il prophétise du vôtre, dans le temps, où vous approchez de la beauté.

Ces dissentiments, nos destins les créent. La variété de nos désirs en modifie l’attribut et la gloire. De lourds siècles de sang et de batailles rouges, les aromates de nos pays particuliers, tant d’agitations, de rumeurs, les larmes et les tendresses, les extases, les terreurs, les vertus de nos races, toute l’éternité ancestrale, les roses, l’éducation, les ciels font disparates nos intentions et en différencient le sort. Les premiers émois de l’enfance, c’est tout cela encore qui constitue un homme, le prédispose à l’action ou au songe. A la stature d’un héros, il n’est rien qui ne concoure, et Dieu même intervient parfois, — « et il sculpte un homme comme un temple. »

Si je me tourne vers mon passé je m’apparais tremblant, têtu et tendre. De furieuses douceurs me consument et aujourd’hui après des ans j’en discerne