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s’éploient sous des faîtes concaves, tout étreints de fruits, de lierres noirs. «

O le hameau rouge à l’entrée duquel je me suis assis. Là vivent des peuplades de pêcheurs qu’occupe seulement le soin de l’aube, de Dieu, des barques et des poissons ! Du fond des chaumières reposées, on entend la mer qui se cabre, éclate sur les plages. —. Par dessus des haies floconneuses, le gai moutonnement des toits et des pins, j’ai aperçu ses espaces verts.

Tranquilles pécheurs qui vivez là dans l’harmonieux tumulte de ces campagnes salines, combien je vous, aime, hommes sublimes. Aucune fièvre ne désole vos jours ; la joie dont la ferveur vous brûle, vous la trouvez dans le bon repos du matin, à regarder l’aurore, les poissons, les rochers. Tant de calme éblouit nos passions. La beauté de ces lieux, du labeur accompli, rien .n’en rassasie l’ardeur dévorante ; et cet humble enclos vous contente par. sa pompe de fruits exhaussés, tandis que partout tragiques, nous passons, comme des étrangers pérégrins, calcinés des fiévreuses ivresses de la beauté et de la Mort !

O ces édifices, leurs façades, leurs froides voûtes gonflées fortement, je vois toute la vie immobilisée C’est du site qu’ils reçurent cette structure compacte. Aux flancs creux des cloisons de pierre, poudroie et flambe la carnation du sol. Bariolées de bleu et de jaune, pour leur plus parfaite harmonie, ces petites chaumières, les forges, les usines reluisent fines ou