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Les loisirs que me permettaient les nécessités quotidiennes, je les occupai à m’éprendre d’Angèle, à composer des madrigaux en l’honneur d’Kglé ou d’Adélaïde. Quelles fêtes, quelle gaîté en sa fleur ! Les belles, promenades sentimentales quand des chutes d’étoiles brillent dans les espaces ! — Nous connûmes tous lescabarets des environs. La froide concavité des tonnelles m’abrita. Aux guinguettes situées sur les fluviales berges, nous accrûmes nos joies de celles des ruraux, des bateliers et des adultes qui y reposaient leur félicité en buvant aux rauques coupes qu’empourpre et où bouillonne du picolo. En ce temps-là j’avaiscessé dem’étudier. L’ivresse de la vie m’emporta. Riche de science, ayant tout compris, tout ressenti, purifié, miraculeusement, par la bénédiction des cimes, j’étais là paisible et heureux. Je me souviens de cette période comme de la plus joyeusement triste. Sur la poitrine de ces jeunes femmes j’ai éprouvé d’ardents délires. Leur amour me séduisit. Une minute je pus croire enfin que rien réellement n’était comparable à la fleur offerte par une tendre amante sinon celle qu’elle nous semble elle-même.

Ah ! combien vous m’avez ravi, chères petites, demoiselles de joie ! Quoique j’aie été très épris,, jadis, de Myrtho et de Bérénice, je ne pense point qu’elles m’aient ému aussi violemment que vous toutes, ô Belles, Marie, Armande et Eudorine, Zoé et Hermance qui êtes si jolies, si magnifiques et si frivoles ! Je présageais vos intentions, tandis que toutes ces héroïnes m’imposaient souvent les leurs ! Vous êtes mobiles, d’une extrême transparence : Je devins