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Un noble héritier de gentilhommière
Recueille, tout seul, un fief blasonné ;
Il dit à son frère puîné :
Sois abbé, je suis ton aîné.
J’ai du bon tabac, etc.

Un vieil usurier expert en affaire,
Auquel, par besoin, l’on est amené,
A l’emprunteur infortuné
Dit, après l’avoir ruiné :
J’ai du bon tabac, etc.

Juges, avocats, entr’ouvrant leur serre,
Au pauvre plaideur, par eux rançonné,
Après avoir pateliné,
Disent, le procès terminé :
J’ai du bon tabac, etc.

D’un gros financier la coquette flaire
Le beau bijou d’or, de diamants orné.
Le grigou, d’un air renfrogné,
Lui dit Malgré ton joli né…
J’ai du bon tabac, etc.

Neuperg[1], se croyant un foudre de guerre,
Est par Frédéric assez malmené,
Le vainqueur qui l’a talonné
Dit à ce Hongrois étonné :
J’ai du bon tabac, etc.

  1. Le comte de Neuperg, général au service de la reine de Hongrie, fut défait à Molwitz par Frédéric en 1741.