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solidarisme et libéralisme

En clôturant le Congrès de l’Education sociale, M-. Bourgeois déclarait : « En discuant cette question de la dette sociale ou de l’obligation sociale j’ai appris que cette pensée, que cette idée d’une dette de chacun envers tous inquiétait précisément un certain nombre de travailleurs, parce qu’ils soupçonnaient, derrière cette pensée, je ne sais quel projet d’ajouter une charge nouvelle à celle dont ils étaient déjà surchargés Je suis très heureux que les discussions qui ont eu lieu aient nettement dissipé cette inquiétude ; elles ont mis en lumière ce que nous appelons la responsabilité mutuelle et par conséquent ; la réciprocité de la dette. Cette dette, elle est, par la nature des choses commune à tous. Mais elle est, en fait, dans l’organisation sociale actuelle, très inégalement payée par les uns et par les autres. Ce dont il agit, ce n’est pas de la faire payer à ceux qui, tous les jours, sans repos, la payent de leurs efforts, de leur travail, de leur sang et de leur vie ; mais c’est, au contraire, de la faire payer à ceux qui, n’ayant pas eu d’effort à faire pour avoir, non seulement le nécessaire, mais le superflu de la vie, considèrent qu’ils jouissent librement de ce nécessaire et de ce superflu sans devoir rien à personne. »

Il faut bien, en effet, s’en rendre compte :