tiques ont devancé les associations politiques ou leur ont survécu. Aucune des activités de l’esprit n’a le monopole de l’action sociale. Des plus humbles aux plus nobles, de celles qu’on appelle matérielles à celles qu’on appelle idéales, toutes peuvent coopérer aux modifications de la société.
C’est ainsi que, après avoir cherché dans les transformations de l’économie, du droit, de la morale, de la religion, de l’art, les conséquences de ces modifications, nous y chercherions leurs causes.
Tout à l’heure, nous nous efforcions de déterminer dans quelle mesure la morale d’une société, par exemple, dépendait de ses formes ; il nous faudrait déterminer maintenant dans quelle mesure ses formes dépendent de sa morale.
Mais n’y a-t-il pas là un cercle vicieux ? Un même phénomène peut-il donc être à la fois la cause et la conséquence d’un autre ? — D’abord, en matière sociale, rien n’est plus fréquent que de pareilles actions et réactions. À Rome, par exemple, on peut dire que la religion obéit à l’influence de l’État, et réciproquement, l’État à l’influence de la religion. Rien ne nous empêche, lorsque nous recherchons quelles relations constantes unissent nos différentes activités aux différentes formes sociales, de prendre celles-ci tantôt pour point de départ, tantôt pour point d’arrivée : l’œuvre peut réagir sur l’agent et l’effet devenir cause. — De plus, nous avons pris soin, lorsque nous passions en revue quelques-unes des conséquences de la société, de remarquer que d’autres influences pouvaient interférer avec la sienne, et qu’elle était loin d’expliquer, à elle seule, le tout de l’économie ou de la morale, de la reli-