CHAPITRE III
LA BOURGEOISIE ET LE RENOUVELLEMENT ANTHROPOLOGIQUE
La science, nous disait-on, démontre le bien-fondé des institutions dont la démocratie dénonce l’injustice : la science déplore, par exemple, la dissolution des castes, et l’effacement des noblesses. Mais nous avons vu, au contraire, que l’apologie scientifique du régime des castes ne pouvait se soutenir — car il est douteux que les qualités acquises par l’exercice d’une fonction soient transmises par l’hérédité. L’apologie scientifique du règne de la noblesse ne nous a pas paru plus solide — car il n’est pas douteux qu’une race dont les membres se marient entre eux et sont soustraits à la sélection soit vouée à la dégénérescence. Des observations auxquelles nous a conviés l’anthroposociologie, un fait se dégage nettement : c’est que l’existence de classes fermées et privilégiées est un danger pour les races. Leurs privilèges mêmes les étouffent. Leur isolement entraîne leur étiolement.
Est-ce donc chose démontrée que nous devions, en conséquence, balayant, jusqu’aux traces de l’existence des classes, travailler méthodiquement à tout niveler et à tout mêler ? — Ou au contraire, si elle n’a pu défendre l’aristocratie proprement dite, l’anthroposociologie ne tient-elle pas en réserve d’excellents arguments pour une apologie scientifique de la