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JEAN-PAUL MARAT


sins ne s’arrête pas là ; il est une autre pièce signée de lui, connue de tout le monde, la fameuse circulaire adressée, le soir du 3 septembre, par le comité de surveillance à tous les départements. Nous n’hésiterons pas plus à produire cette pièce, que toutes celles qui ont un caractère d’authenticité ; plût au ciel qu’il n’y en eût que de telles, la calomnie ne serait plus possible ! Celle que nous allons citer littéralement est signée des dix membres du comité de surveillance, aucun d’eux n’en a rappelé depuis comme d’abus d’usurpation de signature, et pourtant M. Michelet a écrit que Marat « l’avait signée intrépidement de tous les noms des membres du comité. » (Histoire de la Révolution française, tome IV, page 188). Infamie ! voici cette fameuse pièce :


« Frères et amis, un affreux complot tramé par la cour pour égorger tous les patriotes de l’empire français, complot dans lequel un grand nombre de membres de l’assemblée nationale sont compromis, ayant réduit, le 9 du mois dernier, la commune de Paris à la plus cruelle nécessité d’user de la puissance du peuple pour sauver la nation, elle n’a rien négligé pour bien mériter de la patrie. Après les témoignages que l’assemblée nationale venait de lui donner elle-même, eût-on pensé que dès lors de nouveaux complots se tramaient dans le silence, et qu’ils éclataient dans le moment même où l’assemblée nationale, oubliant qu’elle venait de déclarer que la commune de Paris avait sauvé la patrie, s’empressait de la destituer pour prix de son brûlant civisme ? À cette nouvelle, les clameurs publiques élevées de toutes parts ont fait sentir à l’assemblée nationale la nécessité urgente de s’unir au peuple, et de rendre à la commune, par le rapport du décret de destitution, le pouvoir dont elle l’avait investie.

« Fière de jouir de toute la plénitude de la confiance nationale, qu’elle s’efforcera de mériter de plus