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ALINE
REINE DE GOLCONDE.


Je m’abandonne à vous, ma plume ; jusqu’ici mon esprit vous a conduite, conduisez aujourd’hui mon esprit, et commandez à votre maître.

Le sultan des Mille et une Nuits interrogeait Dinarzade, le géant Moulineau son bélier, et on contait des histoires : contez-m’en aussi quelqu’une que je ne sache pas. Il m’est égal que vous commenciez par le milieu ou par la fin.

Pour vous, mes lecteurs, je vous avertis d’avance que c’est pour mon plaisir et non pour le vôtre que j’écris. Vous êtes entourés d’amis, de maîtresses et d’amants : vous n’avez que faire de moi pour vous amuser ; mais moi, je suis seul, et je voudrais bien me tenir bonne compagnie à moi-même.

Arlequin, en pareil cas, appelle Marc-Aurèle, imperator romain, à son secours pour s’endormir : moi, j’appelle la Reine de Golconde pour me réveiller.

J’étais dans un âge où un univers nouveau se déploie