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Notre conclusion est donc que l’on ne peut attribuer à aucun personnage marquant ce livre, qui accuse cependant une main supérieure ; qu’il faut l’attribuer à La Fontaine moins qu’à tout autre, et que, parmi ceux qui ont été soupçonnés de l’avoir écrit ou d’y avoir eu part, c’est Mademoiselle Guyot, aidée peut-être de la Chasteauneuf, qui nous paraît la moins invraisemblable.

Contrairement à l’avis de M. P. Lacroix, l’édition de 1688 ne nous semble pas une pochade que termina celle de 1690. Une collation attentive des quatre que l’on possède aujourd’hui nous y a fait voir le texte pur, falsifié niaisement par les versions ultérieures. Nous reproduisons donc l’imprimé de 1688, en ayant soin d’éviter plusieurs fautes qui en dénaturent le sens, dans l’édition de la Bibliothèque Molièresque. Les seules modifications que nous nous soyons permises consistent à unifier l’orthographe qui, au xviie siècle, variait selon le personnel des imprimeries et l’âge des compositeurs, à rectifier la ponctuation et à multiplier les alinéas, deux choses fort négligées à cette époque.

Nous avons reproduit le titre de l’édition 1688 avec le fleuron Elzévirien. Quant au portrait de Madame Molière, sur le titre général, M. Rebel, qui nous a prêté l’appui de son talent, s’est inspiré de l’image la plus authentique de cette comédienne : portrait du tems, peint à l’huile, qui la représente dans le rôle de Dircé (1664). Il appartenait à Soleirol, et M. Hillemacher l’a gravé pour sa Galerie des portraits des comédiens de la troupe de Molière. Pour le second, l’on a reproduit un autre portrait de la collection Soleirol, gravé dans l’ouvrage de cet amateur, Molière et sa troupe ; il venait de Nîmes où Armande Béjart avait été élevée.

J. B.