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était ouvreuse de loges : il n’y en avait point.

5° « La mère de la Molière fut si désolée de ce mauvais ménage qu’elle tomba malade et mourut peu de tems après. » — Ce fut le 17 février 1672. Or, les amis de Molière et d’Armande avaient ménagé une réconciliation entre eux, à la fin de 1671. C’était donc, moins que jamais, le cas pour Madeleine de mourir de chagrin.

6° Quant à la mort de Molière, le récit qu’en fait le libelle est inexact. L’unique témoin, capable de fournir tous les renseignemens à cet égard, est Baron, qui ne quitta point son maître de la journée et resta seul avec lui, avant et après la représentation du 17 février. C’est donc le récit de Grimarest, ami de Baron, qu’on doit accepter de préférence à tout autre.

7° Parmi les acteurs qui abandonnent la troupe de Molière, après la mort de son chef, la Fameuse Comédienne omet Beauval. Mais cet oubli n’est pas grave. Beauval, ex-moucheur de chandelles, n’avait obtenu un emploi très-secondaire qu’en considération du talent de sa femme.

8° Dans les reproches que Mademoiselle Guyot fait à Guérin, elle lui dit : « qu’il avoit apparemment oublié toutes les obligations qu’il luy avoit, pour en user d’une manière si impertinente ; luy qui luy estoit redevable de sa fortune, puisqu’il devoit estre persuadé qu’on ne se seroit jamais avisé d’aller rechercher une figure comme la sienne dans le fond d’une province, sans le refus qu’elle avoit fait d’entrer dans la troupe, si on ne l’y recevoit aussy… » Ce passage contient deux allégations fausses. Lorsque Guérin et sa maîtresse passèrent, au milieu de 1673 — probablement à l’ouverture, le 9 juillet — à Guénégaud, le premier n’était pas dans le fond d’une province ; il faisait partie, depuis la fin de 1672 ou le commencement de 1673, du Marais, où la seconde arriva quelque tems après lui,