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distinguées de la capitale : la plupart d’entre elles se bornèrent à placer ma carte au panneau de leur cheminée. Il n’en fut pas de même pour celles que je portai chez M. Daneuville et madame Dalancy.

Le premier avait un emploi brillant qui le mettait en relation avec la haute société de Paris. Madame Dalancy habitait le même hôtel. Tous deux avaient une fille unique, et les deux jeunes filles s’aimaient comme deux sœurs. Je rendis ma première visite à madame Dalancy, elle était absente. Cependant on me fit entrer dans le cabinet d’étude de sa fille : j’y restai seul quelques instans. De délicieux ouvrages frappaient de tous côtés mes regards. Là, des tableaux dont les sujets et l’exécution charmaient à la fois l’âme et les yeux ; ici des broderies ravissantes, plus loin des instrumens et une bibliothèque choisie, prouvaient le goût, les talens et l’instruction de celle qui habitait ce petit séjour. Mon imagination de vingt ans rêva tout-à-coup un de ces êtres dotés de tous les bienfaits de la nature, et ma curiosité éveillée par tout ce qui m’entourait ? me faisait vive-