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Oui, répond l’Éternel, c’est bien : courbe la tête,
O Jacob ! tu seras mon peuple à tout jamais.
Garde-toi d’oublier ce que tu me promets
Par la bouche de paon prophète.

Moi, ton Seigneur, je me souviens !
J’aime, n’en doute pas, une âme droite et sainte.
Les maux que l’innocent avait soufferts sans plainte
M’apitoyèrent sur les tiens.

Mais j’aime aussi ta multitude !
Ah ! tu ne sais donc pas ? tu ne comprends donc pas ?
Souviens-toi du désert, lorsque tu t’échappas
De la terre de servitude !

Rien ne doit ébranler ta foi.
Ton Dieu, lorsqu’il le faut, t’ouvre un chemin sublime.
Quand tu serais couvert parles eaux de l’abîme,
Je serais encore avec toi !