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Il disait : « Le Seigneur est las de votre encens ;
Il ne tient pas aux sacrifices.
Purifiez-vous de vos vices ;
Ne, faites point fléchir le droit des innocents.

« Ouvrez votre maison à l’homme sans asile ;
Soyez heureux de partager.
Ne maltraitez pas l’étranger
Qui, rongé de chagrin, sur vos terres s’exile.

« La débauche, le sang et la fureur du vin
Donnent une bien courte gloire.
On a de la vaillance à boire ;
Mais quel brusque réveil quand ceci prendra fin !

« Un sombre châtiment plane sur votre tête
Comme l’ouragan sur les mers.
L’injustice a des fruits amers
Et qui sème le vent récolte la tempête. »

C’est ainsi que parlait le serviteur de Dieu.
Et nous disions : « Quel trouble-fête !
Ne prophétise pas, prophète ;
O voyant, ne vois pas : tu nous réjouis peu. »