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Je rendrai leur parure à tes vignes en deuil ;
La terre, s’il le faut, enfantera ses Ombres ;
Et l’on verra, de ses décombres,
Surgir ma ville en un clin d’œil.

Oui, tu reparaîtras, Sion, la disparue !
Ce sera la joie et la paix.
Je guérirai, moi qui frappais ;
Je changerai l’épée en un soc de charrue.

Dans les prés de Sâron tes bœufs, comme jadis,
Trouveront une ombreuse et fraîche reposée ;
Je serai pour toi la rosée
Et tu fleuriras comme un lis.

*


O Seigneur, je le sais, notre malheur te touche ;
Tu ne veux plus nous châtier.
Je le dis à ton peuple entier.
Tes paroles, tu les as mises dans ma bouche.