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Tu deviendras le plus misérable des êtres,
Car je te chasserai du sol de tes ancêtres ;
Parmi les nations tu seras lâche et vil ;
Et l’Éternel, voyant ta race méprisée,
Pour n’être pas lui-même un objet de risée,
T’anéantira dans l’exil.

Mais si tu hais les dieux, la fraude et l’impudence,
Je t’ouvrirai le ciel, mon grenier d’abondance ;
Tu laveras tes beaux vêtements dans le vin,
Car il débordera de la coupe des fêtes ;
Ton Seigneur bénira les amours de tes bêtes,
Il te multipliera sans fin.

Canaan, où sera ma demeure choisie,
Est assez riche et grand pour qu’il te rassasie ;
Mais tu prélèveras sur maintes nations
La graisse des agneaux, la crème des génisses ;
Et moi, je bénirai, pour que tu me bénisses,
Tes mille générations.

Je fais de toi mon peuple : il faut en être digne
Ta chair est circoncise et ce fut là mon signe ;
Maintenant c’est ton cœur que je circoncirai.
L’alliance entre nous, je la veux éternelle.
Tu vivras désormais à l’ombre de mon aile ;
Tu seras un peuple sacré.