Subitement la mer arrêta notre fuite.
Pharaon, irrité par une âpre poursuite,
Allait ruer ses chars de guerre contre nous.
Tout le ciel était plein de hurlements de rage.
Toi-même tu sentis défaillir ton courage
Et tu m’imploras à genoux.
Alors, moi, j’entendis ta prière fervente.
Ta face était livide et pleine d’épouvante
Tandis que tout le peuple éclatait en sanglots,
Ne sachant s’il devait retourner en arrière ;
Et je criai : « Pourquoi cette vaine prière ?
Lève ton bâton : fends les flots ! »
Ah ! les cris de mon peuple émeuvent mes entrailles !
Les eaux, se divisant, formèrent deux murailles
Et les douze tribus passèrent au milieu.
O Jacob, tu l’as vu ! le vent de mes narines
Fendit pour toi la mer aux algues purpurines :
Moi, l’Éternel, je suis ton Dieu !
Voilà que Pharaon s’est rué sur nos traces.
« J’atteindrai, disait-il, je détruirai ces races ! »
Et les Égyptiens le suivaient par milliers.
Ah ! malheur à celui que mes pièges attirent !
La mer se referma : les vagues engloutirent
Les chevaux et leurs cavaliers.
Page:Bouchor - Les Symboles, première série.djvu/79
Cette page n’a pas encore été corrigée
![](http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/5/5e/Bouchor_-_Les_Symboles%2C_premi%C3%A8re_s%C3%A9rie.djvu/page79-1024px-Bouchor_-_Les_Symboles%2C_premi%C3%A8re_s%C3%A9rie.djvu.jpg)