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Je suis Ra dans sa gloire et Toum quand il se couche.
C’est moi qui fais les vents par le feu de ma bouche.

Invisible, ou paré des formes du dieu grand,
Je suis l’âme qui veille et l’esprit qui comprend.

Je m’agenouille auprès des astres que je croise
Sur le céleste Nil aux vagues de turquoise.

L’intarissable flux des siècles, je l’entends.
Je foule avec bonheur le beau chemin du temps.

J’étreins le corps d’Isis. Je déchire ses voiles.
Mon diadème ardent s’associe aux étoiles.

Je suis l’Épervier d’or, l’Oiseau libre et vainqueur.
Je possède à jamais la grande paix du cœur.