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V

Osiris, roi funèbre aux yeux pleins de douceur,
Toi qu’ont ressuscité les baisers de ta sœur,

Ô toi, l’aîné des morts ! chaque jour, en silence,
Hors du vaste Amenti ton fils Horus s’élance.

Le vengeur de son père illumine soudain
Tout l’orient du ciel fleuri comme un jardin.

Sitôt qu’il apparaît dans la pourpre des nues,
Les entrailles du lynx farouche sont émues.

Les hommes, pour le voir, s’arrachent au sommeil ;
C est un autre Osiris, c’est l’éternel soleil !

Et moi, Dieu m’a fait libre ; il veut que je revoie
La terre magnifique et les cieux pleins de joie.

J’étais comme Osiris et je deviens Horus ;
Je monte radieux, le front ceint de lotus.