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 Tu vogues dans le ciel ; tu t’avances, frappant
L’impur dont les anneaux embarrassent ta marche.
O vainqueur dans la barque, ô terrible dans l’arche,
Tu scelles pour un jour la gueule du serpent.

Tu fends le clair abîme et Thouëris te guide.
Tu brilles entouré des êtres bienheureux ;
Et rien ne te résiste, ô Mâle vigoureux,
Roi de la double force armé d’un fouet splendide !

Nous faisons retentir le sistre en ton honneur,
Beau visage par qui l’eau du Nil étincelle.
Devant toi l’encens brûle et le vin pur ruisselle,
Épanché par la main du pieux moissonneur.

Maître de la santé, souffle vivant des choses,
O créateur de tout par l’éclair de tes yeux,
Tu triomphes ! salut, ô Pharaon des dieux,
Toujours pareil à toi dans tes métamorphoses !

Jusqu’aux heures du soir tu nous enivreras,
Soleil que je bénis sous ta forme visible.
Alors tu descendras vers l’occident paisible
Où, pour te recevoir, la Terre ouvre ses bras.