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Salué par le cri des grands Cynocéphales,
Surgis dans la lumière au-dessus de Memphis !
La déesse aux doux yeux protégera son fils ;
Viens, soleil, dans ta barque aux couleurs triomphales.

Mets en fête, jeune homme au sourire clément,
Les nomes, les cités, les temples de porphyre…
Ah ! tu parais enfin ; et ton svelte navire
Va flotter sur la mer céleste allègrement !

Joyeuse et bourdonnant comme une vaste ruche,
Prête au travail, l’Égypte acclame son bonheur.
Au faîte éblouissant de ta mitre, ô Seigneur,
Elle a vu frissonner les deux plumes d’autruche.

Ta royale coiffure exhale un chaud parfum.
Tu te dresses : ta chair est d’or, elle flamboie.
Taureau resplendissant, Épervier plein de joie,
Tu contiens tous les dieux et les dieux ne font qu’un !

Tu vaincras le reptile astucieux. Il rôde
Et cherche à t’enlacer : mais toi, prince des forts,
Tu dompteras celui qui se nourrit des morts,
L’abominable monstre aux yeux cerclés de fraude.