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O Ptah, qu’avant les temps l’Être unique engendra,
Salut à toi, dieu sombre, astre sans diadème
Qui dans la longue nuit forniques en toi-même
Pour lancer vers le ciel l’éclatant Ammon-Ra !

Et toi, soleil visible, émerge du mystère.
Rugis, car voici l’aube, ô terrible Lion
Qui domines le sud et le septentrion !
Viens : tes embrassements élargissent la terre.

Pure splendeur de Dieu, je t’adore, ô soleil.
Tu fais la vérité par ta seule présence,
Cœur du ciel, enfant plein de grâce et d’innocence
Qui te roules dans l’or du grand disque vermeil.

Prends forme, élance-toi du fond de l’étendue !
Déchire de tes mains le ventre maternel.
Viens, fruit de Thouëris ; parais, Maître éternel ;
Sois le fécondateur de ta mère éperdue !

Aux régions de pourpre où naît son fils ardent
Elle affermit ses pieds. Dans sa bonté profonde
Elle courbe son corps étoile sur le monde,
Et ses mains vont toucher la terre à l’occident.